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«Tourner dans le Palais grand-ducal, c’est quelque chose!»


"L'objectif est ici de mettre en valeur le patrimoine luxembourgeois, faire découvrir aux enfants des lieux culturels ou insolites de manière innovante" selon Laurent Witz, le producteur et initiateur de la série. (Illustration DR)

Sarah Sutter se retrouve à la tête de Nächst Statioun, sa «première expérience de réalisatrice pour un programme aussi grand». Confidences et explications.

Comment avez-vous réagi quand Laurent Witz vous a proposé ce poste de réalisatrice pour ce projet, vous qui aviez déjà travaillé sur la série drôle et folle Barababor pour Zeilt Productions?

Je suis tombée des nues, vu que je ne connaissais pas le projet, sachant, de surcroît, que je travaille chez Zeilt seulement depuis deux ans, en tant qu’animatrice. Mais j’ai dit oui tout de suite, car c’était quelque chose qui me correspondait parfaitement. Je suis une Luxembourgeoise qui a passé neuf ans à l’étranger, et mon retour ici était motivé par cet enracinement. Je voulais faire de l’animation pour les enfants avec une orientation culturelle et pédagogique. Nächst Statioun, c’est tout à fait ça !

Justement, être réalisatrice d’un film d’animation, ça consiste en quoi exactement ?

Disons qu’on est comme un chef d’orchestre, qui doit voir tout le projet dans son ensemble et articuler les différents départements artistiques. Chaque étape complète la suivante : j’ai participé à l’écriture, fait des tonnes de recherches sur le Luxembourg et ses sites emblématiques, rassemblé les anecdotes… Ensuite, il a fallu travailler avec l’équipe des scénaristes, participer au tournage sur les différents lieux, s’assurer que l’animation s’y adapte… Bref, c’est assez conséquent (elle rit).

Le premier épisode a été diffusé durant le LuxFilmFest. Qu’en avez-vous pensé ? En êtes-vous fière ?

Je suis très contente. Franchement, ça me plaît beaucoup ! En plus, pour cet épisode qui concerne les casemates, il y a toutes ces lumières à l’intérieur, sans toutes ces couleurs – du bleu, du mauve… – qui seront omniprésentes sur la série. En outre, tous les effets spéciaux sont réussis, comme la musique. Et l’histoire de ce premier épisode est l’une de mes préférées. Bref, je suis heureuse.

Enfants, on se disait qu’au Luxembourg il n’y avait rien

La série est conseillée pour les 8-12 ans. À cet âge-là, est-ce qu’elle vous aurez plu ?

Oui, je pense, car chaque épisode est une sorte d’aventure, ou de mésaventure plutôt (elle rit). De petites histoires rigolotes et des personnages adorables, c’est pas mal, non? Si je replonge dans mon enfance, avec les copains et copines, on se disait qu’au Luxembourg il n’y avait rien. On ne se rend jamais vraiment compte de la richesse et de la beauté de son propre pays quand on est enfant. D’où, sûrement, mon exil en France et à Londres. Mais c’est quand on est sur une terre étrangère qu’on se rend compte que le Grand-Duché, c’est finalement très joli ! Il ne doit souffrir d’aucun sentiment d’infériorité.

Y a-t-il un lieu, un site que vous préférez au Luxembourg ?

Ce que j’ai beaucoup aimé – et c’était un grand honneur –, c’était de tourner dans le Palais grand-ducal. On était seul, avec juste un guide. De quoi être impressionnée… On est assez humble et franchement privilégiée quand on se dit : « tiens, allons filmer dans le bureau du Grand-Duc! ». Grâce à la série, j’ai redécouvert des endroits comme le Mullerthal notamment. Tous les étrangers qui travaillent chez Zeilt ont aussi appris plein de choses !

Nächst Statioun sera diffusé sur RTL, mais sera aussi projeté, dès le mois de mai, et pour une année entière, dans tous les cinémas Kinepolis, une première au pays. Ça vous inspire quoi ?

On est honoré d’avoir une telle chance. Et puis, l’important, c’est que les gens voient la série. Si on produit un programme, et que personne ne le regarde, c’est un échec! En tant qu’artiste, on est obsédé par cela. Avec ces projections dans les cinémas toutes les deux semaines, on devrait toucher un large public.

Recueilli par Grégory Cimatti

 

Lancement de 26 épisodes de 5 minutes (la série est traduite en français) prévu le 26 avril.

Diffusion à la télévision (RTL), à raison d’un épisode par semaine, en luxembourgeois.

Diffusion, début mai, dans le multiplexe Kinepolis de Luxembourg, en avant-séance, des films estampillés «famille», à raison d’un nouvel épisode toutes les deux semaines. Soit une présence sur grand écran sur une année. Le lancement de l’application se fera en mai, à l’occasion des journées du Patrimoine.

www.zeiltproductions.com

 

Des extraterrestres en visite au Luxembourg

Nächst Statioun, créé par Zeilt Productions, fait visiter les lieux emblématiques du pays par de sympathiques extraterrestres.Une manière d’intéresser les enfants au patrimoine.

Mais qui sont donc ces deux extraterrestres atterrissant d’urgence, avec leur soucoupe de poche, au cœur des casemates? C’est le premier épisode de Nächst Statioun, nouveau projet de Zeilt Productions, soit une série animée qui mélange de la 3D avec des prises de vues réelles.

Il y a bientôt quatre ans, son directeur, Laurent Witz (Mr Hublot), était en balade à Paris avec ses enfants. Au jardin du Luxembourg (étrange coïncidence), entouré de multiples sollicitations culturelles et vampirisé par les questionnements de ses gamins, le cinéaste plonge dans son téléphone pour expliquer l’histoire de telle ou telle statue, tel ou tel bâtiment, remarquant au passage que les réponses n’étaient pas forcément faites pour les enfants.

D’où l’idée de ce programme ludoéducatif qui, pour le coup, s’implante au Luxembourg et explore ses sites emblématiques en compagnie de Klaus et Mish, deux petits aliens pas plus hauts qu’une pomme dont le but n’est pas si bienveillant qu’il y paraît. En effet, s’ils ont été envoyés sur la Terre, c’est pour préparer une invasion! D’ailleurs, quoi de plus impressionnant qu’un lieu historique, culturel ou naturel d’une grande richesse pour établir un quartier général?

Ils vont ainsi visiter les sites et monuments du Grand-Duché, mais, en raison de leur malchance et de leur maladresse, vont se heurter à toutes sortes de difficultés qui les feront voyager d’un lieu à l’autre. Tout en nous donnant, au passage, des informations précieuses sur l’histoire de ces sites… «L’objectif est d’utiliser l’animation et l’humour pour mettre en valeur le patrimoine luxembourgeois et de faire découvrir des lieux culturels ou insolites de manière innovante et créative», détaille Laurent Witz.

Rappelons qu’on doit à ce dernier le très court métrage d’animation Let’s Make it Happen, réalisé dans le cadre du nation branding – auquel il avait déjà largement contribué en obtenant un Oscar à Hollywood. Bref, ça se tient, surtout que Nächst Statioun – c’est même son but premier – contient dans chacun de ses 26 épisodes des informations culturelles et autres anecdotes sur les sites visités par nos deux hurluberlus à la peau verte. Mieux, comme le précise Zeilt Productions, «en respect de la beauté du pays, nos personnages animés en 3D sont intégrés dans de la prise de vue réelle».

Alors que la moitié des épisodes est déjà en boîte, et que l’équipe, réorganisée en raison de l’épidémie de coronavirus, tient malgré tout la cadence en mode télétravail – «ça marche à merveille!» soutient la réalisatrice Sarah Sutter – la série, après une présentation au LuxFilmFest, doit s’emparer du petit écran dès la fin avril sur RTL et du plus grand le mois suivant grâce au soutien du complexe cinématographique Kinepolis.

Mieux, au mois de mai, une application gratuite en quatre langues (français, luxembourgeois, anglais et allemand) ajoutera une dimension interactive que les enfants pourront utiliser chez eux et sur les sites visités. Les utilisateurs pourront ainsi étendre leurs connaissances sur les lieux déjà présentés dans la série (Philharmonie, Palais grand-ducal, château de Vianden, musée national des Mines de fer, le site de Belval, les rives de la Moselle…) et également découvrir de nombreux nouveaux sites nationaux.

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