Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Le TalentLab sera de retour du 9 au 18 juin dans différents lieux de la capitale. Au programme, comme l’an dernier : spectacles, ateliers, master class, tables rondes pour les professionnels et le public.
« Eemol ass keemool », lance Lydie Polfer, la bourgmestre de la capitale, heureuse de présenter la deuxième édition du TalentLab. «Si ça c’était arrêté après une seule édition, c’est comme si rien ne s’était passé», précise-t-elle. «Avec cette deuxième édition, nous sommes, au contraire, au début d’une tradition que j’espère voir perdurer pour les nombreuses années à venir.»
Il faut bien reconnaître que si le projet pouvait sembler un peu fou, l’édition 2016 du TalentLab a été un succès total. Vingt projets avaient été présentés. Six ont été menés à bien. Professionnels et organisateurs se sont dits enchantés par «la qualité des échanges, la richesse des dialogues et l’enthousiasme des participants», résume Tom Leick, le directeur des Théâtres de la Ville. Il était donc normal de relancer la machine. Et si le nombre de projets présentés est tombé de vingt à neuf, les organisateurs parlent malgré tout de «chiffre honorable».
Une manifestation plus ouverte
Pour le reste, d’ailleurs, si la manifestation ne grandit pas, elle prend néanmoins de l’ampleur. Déjà, le Trois C-L rejoint la liste des organisateurs pour le volet danse. Ensuite, la manifestation dépasse désormais les seules disciplines du théâtre et de la création chorégraphique pour s’intéresser également à l’opéra. Ainsi, du 9 au 18 juin, ateliers, représentations, tables rondes et master class vont se succéder au théâtre des Capucins, au Grand Théâtre, mais aussi dans des lieux plus insolites pour ce genre de manifestations comme le lycée de garçons, le Gudde Wëllen ou encore en plein air au parc Edmond-Klein.
Ainsi Laure Roldan (lire interview en bas de page) et Aude-Laurence Biver vont pouvoir travailler sur leurs projets théâtraux respectifs : Dolce Inferno et Nomophobia, tandis que Nathalie Teirlinck, Frederik Neyrinck et Sabryna Pierre seront à Luxembourg pour avancer sur leur projet d’opéra L’Inconnue de la Seine. Les trois maquettes seront à découvrir le jeudi 15 juin au théâtre des Capucins. Le lendemain, au studio du Grand Théâtre, ce sera le tour des maquettes danse d’Andrea Rama (3,14) et de Hannah Ma (Schwanensee). Chaque créateur sera accompagné par un ou plusieurs parrains qui le suivront dans son travail.
Au-delà de ces «work in progress», le public n’est pas oublié par les organisateurs. Au contraire. Ils lui ont concocté un joli programme. Ainsi les curieux pourront découvrir Examen, une mise en scène de Michel Dydim où ils se retrouveront dans des salles de classe du lycée de garçons, dans la peau de jurés d’un examen. Et au Gudde Wëllen, le public pourra admirer une pièce de Duncan McMillan, All das Schöne.
Les amateurs vont devoir se dédoubler
À découvrir également, en avant-première de la saison 2017/2018 dans le cadre d’une répétition ouverte : Ex(s)ilium, prochaine création de Sylvia Camarda. En danse toujours, le Grand Théâtre accueillera la troupe de Guy Nader et Maria Campos avec son spectacle Time Takes the Times Times Takes.
Les amateurs d’événements insolites devraient apprécier Phone Call to Hades, une promenade nocturne aussi bien musicale que théâtrale proposée dans un parc du centre-ville. Et comme l’an dernier, le programme 2017 se refermera avec la Breakin’ Convention, sorte de concentré du TalentLab, dans le domaine du hip-hop.
Seule petite ombre à ce beau tableau, comme l’an dernier, le TalentLab se déroulera en parallèle du Fundamental Monodrama Festival qui se tient habituellement à la Banannefabrik, au théâtre des Casemates et à la Kulturhaus de Niederanven. «Ce sera une occasion pour des échanges supplémentaires», notent les organisateurs. Une réponse qui ressemble bien à de l’autopersuasion. Mais promis, on ne les y reprendra plus. Une solution aurait déjà été trouvée pour 2018 afin que les deux rendez-vous de théâtre ne se marchent plus sur les pieds. En attendant, les amateurs de théâtre vont devoir encore se dédoubler pour profiter des propositions des deux manifestations.
Pablo Chimienti
Du 9 au 18 juin.
