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Théâtre du Centaure : la saison du renouveau


Marja-Leena Junker lance la nouvelle saison du théâtre du Centaure avec la pièce "Une liaison pornographique". (photo archives LQ / Hervé Montaigu)

Le théâtre du Centaure a changé toute son équipe pour cette 42e saison. Mais c’est son ex-directrice artistique, Marja-Leena Junker, qui lancera la saison avec la pièce Une liaison pornographique, qu’elle met en scène.

« Je suis tout à fait gênée, en passant la main, je m’étais dit que je ne voulais pas continuer à traîner là comme un fantôme, mais il se trouve, hasard du calendrier, que le premier spectacle de cette nouvelle saison, c’est ma mise en scène », lance Marja-Leena Junker, directrice artistique du théâtre du Centaure depuis 1984, qui a passé la main à Myriam Muller, en fin de saison dernière. « Un bel hasard du calendrier , note pour sa part la nouvelle responsable de la programmation. Un hasard et, en même temps, je trouve ça assez joli que la première production de cette saison revienne à Marja-Leena. »

Mais, trêve de politesses. Si la plus finlandaise des metteurs en scène luxembourgeois est déjà de retour au Centaure, c’est pour monter Une liaison pornographique , de Philippe Blasband. Une pièce initialement prévue pour la saison dernière – dont la thématique générale était la sexualité  – et tout particulièrement pour Avignon. Mais la renégociation des conventions collectives et l’incertitude qu’elle a créée en auront décidé autrement. Quoi qu’il en soit, voici enfin cette pièce « intelligente et subtile, drôle et cocasse sur une sexualité heureuse et épanouie; ce qui est plutôt rare de nos jours au théâtre », note Marja-Leena Junker. Suivront pour cette saison 2014/15, quatre autres créations, deux accueils, deux petites tournées et deux mises en voix. Pas de thématique particulière, mais une succession d’auteurs ou de pièces rares  – du moins au Grand-Duché  – et qui parlent du monde d’aujourd’hui.

Myriam Muller mettra ainsi elle-même en scène deux pièces  : Oncle Vania , de Tchekhov  – un classique sur les rapports humains, le temps qui passe, les changements et la fin des illusions  – et Love & Money , de Dennis Kelly, « une pièce forte et radicale qui propose des rôles extraordinaires aux acteurs et de sacrées claques pour les spectateurs », assure-t-elle. Une pièce, surtout, qui questionne tout un chacun sur sa relation à l’argent et la place de ce dernier dans les relations amoureuses. Entre les deux créations de Myriam Muller, le Centaure présentera une mise en scène de Sophie Langevin, Illusions , d’Yvan Viripaev. Une sorte de théâtre-documentaire qui parle d’amour et sexualité à travers quatre trentenaires qui, dans les années 70, racontent l’histoire de quatre octogénaires tout en s’interrogeant sur le besoin de la réciprocité de l’amour.

Place aux jeunes!

Suivra Cet enfant , de Joël Pommerat, mis en scène par Marion Poppenborg. Au-delà de la pièce elle-même sur la filiation et la famille, c’est le projet qui surprend. Les responsables du théâtre comptent bien l’utiliser pour faire monter sur scène, dans une première production professionnelle, des jeunes et des enfants qui désirent faire carrière dans le monde du théâtre.

Toujours dans cette idée de mettre le pied à l’étrier à la future génération de comédiens, le Centaure, avec les Théâtres de la Ville, lancent TalentLab, plateforme d’expérimentation et d’accompagnement pour encadrer les talents émergents du Grand-Duché. Restent, pour cette saison 2015-16, les accueils de Des voix sourdes de Koltès, mis en scène à Paris par Fabio Godinho, et le concert de musique du Moyen  Âge sous la direction de Johny Fritz, Tempus est iocundum . Il y aura aussi les mises en voix, à la Banannefabrik de «Textes sans frontières», consacré cette année à l’Espagne, et de Libertés , de Marc Limpach, qui sera présenté aux Casemates. Il ne faut pas oublier non plus la reprise du Misanthrope par Myriam Muller, au Kinneksbond et à la Maison de la culture de Niederanven, et la coproduction avec la compagnie Ghislain Roussel de La Parure, de Maupassant, qui sera présentée au Off d’Avignon.

Une saison riche, malgré un budget toujours aussi serré; 333  000 euros l’an passé, dont 145  800 de subventions publiques. Et pour ceux qui trouveraient que ça fait beaucoup d’argent pour de la culture, Jules Werner, le directeur administratif, rappelle que l’aide du ministère de la Culture au Centaure ne représente que 0,0017  % du budget de l’État. De quoi relativiser.

Pablo Chimienti

www.theatrecentaure.lu

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