L’acteur Gérard Depardieu met en garde contre l’interprétation des textes sacrés et l’ « arrogance » de vouloir se mettre « à la place de Dieu » dans une autobiographie publiée cette semaine et intitulée « Innocent ».
« Le vrai danger, c’est quand l’homme avec toute son arrogance, sa perversité et son ignorance se met à interpréter les textes sacrés dans le seul but, pas forcément conscient, de se mettre à la place de Dieu », estime l’acteur dans ce texte écrit avant les attentats du 13 novembre. « Là, commence la manipulation ».
Il raconte qu’à son arrivée à Paris, en 1965, il s’est converti à l’islam. « J’ai fréquenté la mosquée pendant deux ans. Je faisais les cinq prières par jour ». Or, « le vrai danger, ce n’est pas la foi, ça n’a jamais été la foi », souligne-t-il dans Innocent (éditions du Cherche-Midi) dont des extraits sont publiés mercredi dans L’Express. « Il y a bien sûr les idéaux français, qui ont fait le tour du monde. Mais si on les regarde de près… La liberté, il n’y en a plus », estime Gérard Depardieu. « On nous la prend. Les gens sont manipulés, fliqués, on sait tout d’eux ».
« L’égalité a toujours été une utopie. La fraternité, ça j’y crois encore un peu (…) parce que je crois que l’homme est foncièrement bon. Même si à cause de l’esprit politique, il devient chaque jour un peu plus con », pointe-t-il.
L’acteur, devenu citoyen russe en 2013 à sa demande par un décret spécial de Vladimir Poutine, justifie une nouvelle fois sa relation avec le président de la Russie. « On me reproche de fréquenter Poutine, mais j’aurais trouvé beaucoup plus malsain de fréquenter les Kennedy et leur entourage », fait-il valoir. « Poutine, c’est un ancien voyou, je l’ai entendu parler aux oligarques qui essayent de saigner le pays », poursuit-il. « C’est eux qui ont peur de lui et pas l’inverse comme dans tellement d’autres pays. Et je vois bien quand je parle aux gens là-bas combien ils lui sont reconnaissants d’avoir retrouvé face aux autres pays une certaine dignité ».
AFP/A.P