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Pixar : un retour tout feu tout flamme !


Elemental est le premier film non tiré d'une franchise à sortir sur grand écran depuis 2020 et Onward. Autant dire que Pixar espère que le public suive. (Photo : walt disney company)

Après plusieurs années de déboires relatifs, Pixar revient avec Elemental, un conte fantastique couplé à une histoire d’amour où cohabitent les quatre éléments. Avec la question de l’immigration en trame de fond.

Le film se déroule dans la ville d’Element City, où les habitants sont constitués soit d’eau, de terre, de feu ou d’air. Chacun doit apprendre à vivre en bon voisinage avec les autres éléments, malgré leurs différences parfois… explosives. L’histoire suit la romance à haut risque entre Flam, l’ardente fille d’un immigré dur à la tâche, et Flack, le fils plus indolent d’une riche famille hydraulique.

Tandis que leur romance est mise à l’épreuve par le leitmotiv de la ville – «les éléments ne se mélangent pas» – le film se veut une métaphore sur la question du racisme, des préjugés, et de l’assimilation. Pour l’actrice Leah Lewis, qui prête sa voix à Flam dans la version anglaise du film, le fait que «leurs propres vies soient en jeu si Flack et Flam se rapprochent… C’est comme Roméo et Juliette!».

S’inspirant de son propre vécu, le réalisateur sud-coréen Peter Sohn (The Good Dinosaur) avoue avoir pioché dans son histoire d’amour naissante avec une Américaine d’origine italienne pour faire passer en filigrane un message sur «les difficultés et l’incompréhension entre cultures», a confié le patron de Pixar, Pete Docter. Sans oublier les «grandes attentes de ses parents», alors que Flam est destinée à reprendre la boutique familiale.

Un message «visionnaire»

«Ce film parle beaucoup de loyauté familiale, d’identité culturelle, et du fait de tomber amoureux pour la première fois», s’est encore enflammée l’actrice lors de l’avant-première à Los Angeles. Leah Lewis, comme beaucoup d’autres personnes impliquées dans Elemental, a un lien particulier avec l’immigration. L’actrice a été adoptée bébé d’un orphelinat de Shanghai par des parents américains.

Mamoudou Athie, le Flack de la version anglaise, est quant à lui né en Mauritanie et a obtenu la citoyenneté américaine il y a un peu plus d’un an, tandis que Ronnie Del Carmen, qui incarne Brul Lumen, le père de Flam, a émigré des Philippines. Plusieurs vedettes du film ont noté à quel point les thèmes du film étaient dans l’air du temps, au moment où l’immigration domine les débats aux États-Unis comme ailleurs.

C’est comme Roméo et Juliette!

Le message du film est «très visionnaire pour l’époque dans laquelle nous vivons», estime ainsi la comédienne Wendi McLendon-Covey, qui incarne Gale, un nuage violet. Elemental arrive également à un moment critique pour Pixar. Le studio, derrière certains des plus grands films d’animation comme Toy StoryUp ou Finding Nemo, connaît une traversée du désert relative depuis quelques années.

Onward, son dernier film original (non tiré d’une franchise) à sortir sur grand écran en 2020, a rapidement disparu des salles obscures en raison de l’arrivée de la pandémie. Depuis, ses films suivants ont directement atterri sur la plateforme Disney+ (comme Soul, qui a remporté l’Oscar du meilleur film d’animation en 2021). Pixar est revenu au cinéma l’été dernier avec Lightyear, mais le film dérivé de l’univers Toy Story a fait un four, et son réalisateur a fait partie des 75 employés du studio licenciés début juin dans le cadre d’un plan social plus large au sein de la maison mère Disney.

Des critiques peu amènes

Pendant ce temps-là, les concurrents de Pixar font feu de tout bois. Spider-Man : Across the Spider-Verse, des studios Sony, règne en maître du box-office nord-américain actuellement, tandis que le Super Mario d’Universal est le plus gros succès de l’année avec 1,3 milliard de recettes. Même l’Oscar 2023 du meilleur film d’animation, habituellement chasse gardée de Pixar, est revenu à Netflix et Guillermo del Toro pour sa version sombre de Pinocchio.

Ce n’est donc pas une surprise que Pixar mette le paquet avec Elemental, surtout qu’un autre de ses concurrents, Dreamworks, sort parallèlement Ruby Gillman. L’avant-première du film a ainsi eu lieu au festival de Cannes, dont il a marqué la clôture. Mais les premières critiques peu amènes après cette projection du côté de la Croisette ont eu de quoi faire redescendre le studio sur terre. Les responsables du studio espèrent cependant que les spectateurs réserveront un accueil plus chaleureux au film, qui s’est attiré des louanges pour son rendu des personnages d’eau et de feu.

Elemental, de Peter Sohn.

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