Musique : les Luxembourgeois s’exportent de plus en plus

Depuis 2011, « music : LX » accompagne le développement de ses artistes du Luxembourg à l’international. Son bilan du dernier exercice reste dans la lignée des précédents, en hausse, malgré une année «pas facile».

En 2015, les artistes et autres groupes du Luxembourg se sont une nouvelle fois illustrés en dehors des frontières, avec 1093 concerts joués à l’étranger, dont le quart en Allemagne. Preuve que les efforts de l’association « music: LX » portent leurs fruits. Les musiciens, eux, en sortent grandis.

Voilà maintenant quatre ans que le travail du bureau d’export se fait sentir auprès des musiciens du Luxembourg. Ceux, en tout cas, désireux de porter un peu plus loin, et plus fort, leur projet. Preuve de cette envie croissante d’ailleurs : la camionnette estampillée music : LX, acquise à l’été 2014 et destinée aux artistes en tournée, a déjà parcouru plus de 77 000 kilomètres…

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D’autres chiffres détaillent aussi cette montée en puissance, en somme assez logique au vu du jeune âge de la structure, qui partait de rien, et un budget alloué (540 000 euros pour 2015, dont 500 000 octroyés par le ministère de la Culture) en constante progression.

Constat pourtant tempéré par Patrice Hourbette, son directeur, qui parle d’une année « pas facile », malgré le chiffre de 1 093 concerts recensés à l’étranger – ce qui donne une moyenne à l’export de trois concerts luxembourgeois pour chaque jour de l’année. Il y a eu en effet des labels – sur lesquels étaient signés certains groupes du Grand-Duché – en grande difficulté (comme Abeille Musique, Plus Loin, Laborie Jazz), les attentats de Paris qui ont «plombé» le bilan de fin d’année – avec l’annulation de concerts en France et en Belgique –, sans oublier ces groupes qui se sont purement et simplement arrêtés (Charlotte, Angel at my table et encore Roby Glod).

«Success story» et accords de Schengen

Pour le reste, la « success story continue », dit-il, dessinée avant tout par les artistes qui, derrière les appuis logistiques et financiers, restent les seuls maîtres à bord. Et alors que les accords de Schengen, avec les tristes évènements, sont de plus en plus remis en cause par certains décideurs politiques, nombreux sont les musiciens luxembourgeois qui ont, cette année, allègrement franchi les frontières, pour montrer que le Grand-Duché n’a pas à rougir de sa production musicale et a, toute proportion gardée, tout d’un grand.

Parmi ces défricheurs, explorant en tête la terra incognita, on trouve un quatuor, récompensé d’un prix à l’export : Gast Waltzing – salué à l’international, notamment pour sa fructueuse collaboration avec Angélique Kidjo – les hyperactifs de Mutiny on the Bounty (primé pour la seconde fois), Jeff Herr Corporation et Artemandoline.

Des récompenses qui auraient tout aussi bien pu aller à Say Yes Dog, Reis/Demuth/Wiltgen ou Cathy Krier. Bref, en se mettant en évidence à l’étranger, comme en accueillant au pays des professionnels du milieu (172 pour cette année, « un record pour un bureau d’export en Europe »), la scène luxembourgeoise grandit à son rythme.

Reste, derrière cette bienveillante et rayonnante initiative, un problème plus épineux : développer le marché interne, chantier auquel il va bien falloir s’attaquer un jour.

Grégory Cimatti

www.musiclx.lu