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Ma Langue sourit : au bonheur des papilles


Délice visuel et gustatif que ces tomates de collection des Paniers de Sandrine et leur saint-pierre.

Ma Langue Sourit porte bien son nom. À la table du restaurant de Moutfort, ce sont les sens qui se réjouissent de tant de maîtrise. À une dizaine de minutes de Luxembourg, en lisière de forêt, Ma Langue Sourit est une adresse devenue, année après année, un passage obligé. Le danger est d’y prendre goût.

L’endroit est connu des amateurs luxembourgeois de bonne chère. Avec une étoile au Michelin et un 17/20 au Gault et Millau , Ma Langue Sourit est un rendez-vous obligé de la gastronomie locale. Retrouver la table le jour de sa réouverture, après la traditionnelle pause estivale, est-il une garantie d’un Cyril Molard et d’une brigade à leur meilleur?

En tout cas, la salle qui affiche complet en ce doux jour de fin d’été ne trompe pas : Ma Langue Sourit a manqué. Et le chef de l’année 2014 du Gault et Millau est déjà en forme, même s’il s’en défend. La carte est encore estivale, avec une entrée qui va bientôt disparaître, saison oblige.

Les tomates de collection, venues des Paniers de Sandrine, à Münsbach, sont accompagnées de saint-pierre et de sureau. Délicates comme leur dressage, elles sont la parfaite porte d’entrée sur la suite du déjeuner. Le poulpe rôti, accompagné de pommes de terre grenailles, d’ail rose et de champignons, est équilibré, tendre et goûteux.

Une des meilleures tables locales

En salle, l’équipe s’affaire à satisfaire la clientèle. Le sommelier n’est pas le dernier à tenter de surprendre, sur la même note que son chef. Sur son conseil, le repas est accompagné d’un chardonnay de Sonoma, en Californie, puis d’un syrah d’Afrique du Sud. On peut faire confiance au connaisseur, très à l’aise lorsqu’il s’agit de sortir des sentiers battus et de conseiller autre chose que des classiques français. Mais la carte des vins est complète et saura satisfaire les plus exigeants.

Pour continuer, la truite et ses amandes, abricots, courgettes et girolles fait son effet. Le poisson est fondant à souhait, et les goûts se mélangent avec harmonie. Place aux viandes, avec la noix de ris de veau saupoudrée de zestes de citron, accompagnée d’oignons confits et d’une sauce élégante.

Avant de s’attaquer aux douceurs, le bœuf Simmental épicé de poivre kampot, accompagné de carottes nouvelles et d’une sauce tomate-poivron, sonne comme une signature.

Le premier dessert, une sélection de petits fruits du jardin, accompagnée d’une glace au chocolat blanc et d’une explosive glace à l’épinette, prépare le palais à l’étonnant clou du repas, la tartelette du potager à l’aneth et à la groseille, dont la composition saura vous surprendre.

Aujourd’hui, la communauté des gastronomes luxembourgeois bruisse d’une possible deuxième étoile pour Cyril Molard qui n’en fait pas une obsession. La récompense serait sans doute méritée et redonnerait un peu d’éclat aux tables du Grand-Duché, orphelines depuis trop longtemps d’une table à deux macarons. Fin du suspense le 16 novembre prochain, lors de la présentation du Michelin Belux.

Christophe Chohin

Très bonne table :  Ma Langue Sourit, 1, rue de Remich, Moutfort. Tél. : 26 35 20 31. www.mls.lu Menu : 50 euros (le midi), 80 euros, 98 euros. Carte : 75-150 euros.

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