Comment peut-on nier, à notre époque, que l’Église catholique ait été impliquée d’une quelconque manière dans nos régions dans les procès contre la sorcellerie?
Manifestement, les connaissances historiques des trolls luxembourgeois qui hantent les réseaux sociaux sont lacunaires. Nos trolls locaux, qui se proposent par ailleurs de préserver les valeurs nationales-conservatrices et la langue, nient qu’au Luxembourg l’inquisition ait sévi, contrairement à l’outre-Moselle (Trèves et ses alentours).
Si la science historique reste relativement muette à ce sujet, il convient de remarquer que plusieurs historiens locaux avertis ou publicistes se sont emparés du sujet. Relevons (et honorons) dans ce contexte la mémoire de Tony Jungblut avec son Henkerbuch (paru en 1958 aux Éditions du Tageblatt).
Mais c’est surtout un ouvrage de la littérature qui traite des implications jusque dans la société bourgeoise contemporaine. Nous évoquons plus particulièrement Im Zeichen der Flamme réédité (en 2010) dans la collection Lëtzebuerger Literaturarchiv du CNL de Mersch (ISBN 978-2-919903-18-4) de Marie-Louise Tidick-Ulveling, présenté et annoté par Sandra Schmit.
Le commentaire rappelle que la sorcellerie est plutôt le produit de la procédure judiciaire canonique et la résultante de la torture. Il n’est pas étonnant que les négationnistes de la persécution engagée au nom et sous les auspices de l’Église catholique soient les mêmes névrosés et sociopathes qui s’attaquent de nos jours à la moindre forme d’égalité des sexes.
Jean Rhein