Dans l’ouvrage collectif D’Eechternoacher Spidol, Das Echternacher Bürgerhospital, L’Hospice civil d’Echternach, 698-2015 (ISBN 078-9995-901-54-7), un article volumineux (pages 67-151) de Frank Wilhelm est consacré à la «personnalité charismatique» du Dr Gust Gretsch (1867-1961). Alors que depuis un certain temps, les auteurs du supplément culturel du Luxemburger Wort («Die Warte») excellent dans le dénigrement de personnalités de gauche de l’entre-deux-guerres, à l’instar de ce qu’avait fait Pierre Grégoire sous le pseudonyme de Gregor Stein à propos de tous ceux qu’il méprisait dans la mesure où ils n’étaient pas des grenouilles de bénitier, nous constatons que le fil rouge de ce dénigrement consiste le plus souvent à contester les aptitudes professionnelles ou culturelles.
L’auteur de l’article prémentionné dans l’ouvrage historique sur l’hospice civil de la ville abbatiale se penche exhaustivement sur la biographie du Dr Gretsch et évoque le fait que le futur directeur de l’établissement se présenta comme candidat cantonal aux élections législatives de 1914, notamment en proclamant son soutien politique à l’avocat libéral Joseph Brincour (décédé en 1917). Ce dernier admettait pourtant le bien-fondé de certaines argumentations de la droite, mais se posait en ardent défenseur de la loi scolaire, tendant à limiter l’emprise de l’Église catholique sur l’enseignement fondamental public. Aussi, Brincour s’était manifesté comme opposant farouche de la dynastie Nassau-Weilburg. L’annonce du Dr Gretsch suscita les foudres de l’évêque de Luxembourg Koppes, lancé sur sa voie du Kulturkampf.
Jean Rhein