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[Luxemburgensia] L’exorcisme : réalité pour l’Église

Même sous les apparences d’un modernisme rénovateur que se donne le pape François, l’Église catholique romaine croit fermement en l’existence d’un pouvoir maléfique, sous la forme du diable. Encore de nos jours, chaque évêché est tenu d’entretenir un service destiné à procéder, le cas échéant, à un exorcisme. Avant d’être révoqué par le Saint-Siège, à la suite de plaintes parvenues au pape émanant d’une délégation de la Chambre des députés, en l’occurrence une résolution transmise par J.-Fr. Boch et Mathias Wellenstein, le vicaire apostolique Jean-Théodore Laurent avait occupé jusqu’en 1848 la fonction d’évêque de Luxembourg.

Selon les écrits de l’homme d’Église, il avait pratiqué personnellement en la cathédrale de Luxembourg en l’année 1843 le redoutable rituel sur la personne d’une jeune femme «possédée» depuis l’âge de 15 ans par le démon. Le vicaire apostolique lui-même a consigné un compte rendu (de 23 pages imprimées) en langue néerlandaise (la langue administrative de l’époque). Le rapport a été traduit en allemand et publié dans une maison d’édition luxembourgeoise (Michaelis). Sans aucun soupçon d’autocritique, Laurent note qu’il a su maîtriser le démon. Ce n’est que grâce à un rapport du curé de village lorrain de nombreuses années plus tard, que l’on apprendra l’état pitoyable de la jeune fille manifestement malade (Pfefferkorn), laissée par le sinistre exorciste à son déplorable sort.

Aujourd’hui encore, des apologistes révisionnistes prétendent qu’au Luxembourg l’Église catholique ne s’est jamais rendue coupable de procès en sorcellerie.

Jean Rhein