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[Luxemburgensia] La lutte scolaire revisitée


"Certificat de moralité et de pratique religieuse à présenter par l'instituteur en vertu de la loi de 1843 (Archives nationales, Luxembourg)."

L’abbé Georges Hellinghausen, qui semble disposer de pieuses sources privilégiées, vient de publier récemment «Rome-La Haye-Luxembourg et la question scolaire au Grand-Duché». La première contribution, «I. Sous Monseigneur Laurent (1842-1848)», a paru dans Hémecht. Revue d’histoire luxembourgeoise n°  2/2016.

La deuxième partie, «II. Sous Monseigneur Adames (1848-1883)», vient de paraître dans Hémecht n°  3/2016 (p. 281-320). La série risque de se prolonger, car le troisième article pourrait porter sur les dénonciations calomniatrices dont a fait l’objet l’archevêque actuel Jean-Claude Hollerich, en ce qui concerne le mécontentement des chargés de cour de doctrine chrétienne et des représentants des fabriques d’église regroupés dans le Syfel.

Dans l’histoire du Grand-Duché, l’Église catholique a rarement reculé devant la mise au pilori de ceux qui ne lui plaisaient guère.

Jusqu’à la mise en application de la loi scolaire de 1912, un certificat de moralité à établir par le curé paroissial ou par le curé doyen était requis pour le personnel (féminin) enseignant. Le curé ne devait pas hésiter à communiquer à ses supérieurs quelles étaient les brebis galeuses de la paroisse (celles qui lisaient la presse extrémiste de gauche, à savoir le Tageblatt. Journal d’Esch , ou les magazines culturels libéraux) et les fustiger ouvertement dans ses prêches du dimanche.

Les temps de l’ancien Kulturkampf ne sont aujourd’hui toujours pas révolus  : certains bons citoyens inquiets par le multiculturalisme sont obsédés par le boycott de la presse francophone et francophile.

Jean Rhein

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