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Les Rotondes voient l’avenir en grand


Les Rotondes, défricheuses culturelles, voient l'avenir en grand... (Photo : Serge Ecker)

Les Rotondes, qui se dévoilent au public ce week-end, ont présenté leur prochaine saison. Son credo ? Une révolution dans la continuité pour celles qui se définissent dès lors comme des «exploratrices».

Hier, en présence de la ministre de la Culture, Maggy Nagel, Robert Garcia et ses ouailles se sont projetés dans leur prochaine saison, qui les voit se poser enfin aux Rotondes. Car il faudra bien combler le public après le week-end d’ouverture. Une réflexion en bonne voie.

Une jolie brochure presque aussi épaisse que celles du Grand Théâtre ou de la Philharmonie, un périodique (Loko – d’Zeitung vun de Rotonden) destiné aux habitants de Luxembourg, des nouveautés dans la programmation et une ministre qui parle, un vent de renouveau souffle sur les Rotondes! Paradoxalement, c’est dans leur ancien quartier d’Hollerich et à quatre jours de l’ouverture des nouveaux lieux à Bonnevoie que l’équipe de Robert Garcia a dévoilé, hier, ses futurs plans et orientations d’ordre artistique.

Comme convenu, c’est à pas mesurés qu’elle va prendre possession de son fief tant espéré, apportant quelques changements ici et là (du cirque, des concerts pour familles, des box d’exposition, du théâtre qui se tourne plus volontiers vers les adultes…), justifiant cette prudence par des budgets serrés et des réflexes perdus depuis 2007. Compréhensible. Non, ici, la révolution est de principe, tournée sur le fond plus que la forme.

Ainsi, dès ce week-end, les différents labels inhérents à ses activités (Traffo, Expo, Exit07, Open Square) disparaissent au profit d’une unique appellation, «Rotondes», pour mieux souligner la pluridisciplinarité de l’espace culturel. Une transversalité entre les genres et les âges qui implique une plus grande ouverture au public, et, dans le même sens, une meilleure implication de celui-ci dans les différentes activités proposées.

Aux mots d’ordre «apprendre et créer», le directeur Robert Garcia en ajoute même un troisième : «explorer».

En effet, les Rotondes, dans leur courbures avantageuses, se posent aujourd’hui, nettement plus qu’hier, comme des défricheuses. Celles d’une culture généreuse, faite par tous et pour tous. Celles qui vont «au-delà des spectacles et divertissements» ciblés.

Celles qui «transforment les publics en véritables actrices et acteurs de leurs destinées communes», comme l’écrit le directeur dans l’éditorial de la première brochure. Une mission «de cœur» qui devra faire fi des politiques de rigueur et de la concurrence régnant sur la capitale.

Ne parlons même pas des 10 millions d’euros (NDLR : pour la réhabilitation complète de la Rotonde 2) qui sommeillent en vue de jours meilleurs. Oui, une nouvelle histoire est en marche, symbolisée par les personnages projetés sur les murs par le duo VJ Suave. Une mise en bouche en attendant samedi, où les fantasmes trop longtemps entretenus laisseront place à la réalité du terrain.

Grégory Cimatti