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« Tania n’y a pris part qu’après l’assassinat »


Le procès de l’assassinat de Porto Seguro (Brésil) qui a donné lieu à plusieurs rebondissements a entamé, mardi, sa treizième séance. Après le troisième passage à la barre des deux prévenues Tania M. (53  ans) et Brigitte D. (61  ans) lundi, c’était au tour des plaidoiries. D’après Me Stroesser, sa mandante a uniquement rejoint l’association de malfaiteurs après la mort de Henri Z., cela dans le but de récupérer l’héritage.

Les révélations faites par l’épouse de la victime figuraient au cœur des plaidoiries. Pour rappel, Brigitte D. avait fini par passer aux aveux. Elle avait notamment révélé qu’avant l’assassinat de Henri Z. (71 ans) à Porto Seguro, le 25  octobre 2011, il y avait déjà eu une première tentative dans les Vosges. Cette dernière ayant échoué, Tania M. aurait proposé à Brigitte D. d’organiser l’assassinat au Brésil où résidait son fils, Diego M. À la barre, l’épouse a en outre décrit en détail comment feu Henri Z. avait été conduit sur le lieu du crime avant de prendre cinq balles dans la tête.

Dans sa plaidoirie, Me Philippe Stroesser, l’avocat à la défense de Tania M., a insisté sur le fait que Brigitte D. avait modifié à trois reprises sa version des faits alors que Tania M. a constamment clamé son innocence. En brisant le silence, Brigitte D. aurait voulu se venger de Tania M.

Toujours d’après Me Stroesser, Tania M. ne savait pas ce qui allait se passer au cours du voyage de noces au Brésil. C’est seulement à son retour au Luxembourg qu’elle aurait appris dans le détail ce qui s’était passé. Son avocat est d’avis que Brigitte D. aurait fait cette confidence de l’assassinat à Tania M., car elle pensait avoir besoin de son aide pour récupérer l’héritage de Henri Z. Étant donné que son fils, Diego M., était impliqué dans cette opération criminelle, Brigitte D. aurait eu la garantie que Tania M. garderait le silence.

«Ma mandante n’a aucun intérêt dans cette affaire», a encore plaidé M e Stroesser, notant qu’au moment des faits, elle n’avait pas de besoin urgent d’argent  : elle était mariée à un homme qui avait de l’argent et son commerce fonctionnait. Quant au silence que Tania M. a gardé pendant plus de trois ans jusqu’au 11 mai 2015, Me Stroesser argue de «mensonges […] faits uniquement dans l’optique de protéger son fils ».

«Ce n’est pas un aveu qui vise à nuire»

Enfin, l’avocat ne conteste pas l’association de malfaiteurs, mais précise que Tania M. « y a pris uniquement part après l’assassinat de Henri Z. dans le but de récupérer l’héritage ». Tania M. avait accompagné Brigitte D. à la banque pour retirer les 20  000  euros de la succession avant de les transférer au Brésil. M e Stroesser demande donc à ce que Tania M. ne soit pas emprisonnée au-delà de sa détention préventive.

Me Claudia Monti, avocate à la défense de Brigitte D., quant à elle, «demande à la chambre criminelle de tirer les meilleures conséquences possibles pour sa mandante». Dans sa plaidoirie, Me Monti, souligne qu’il n’était pas évident pour l’épouse de la victime de produire des aveux. «Ce n’est pas un aveu qui vise à nuire à quelqu’un», a-t-elle ajouté.

Me Monti a encore indiqué au cours de sa plaidoirie avoir été étonnée par le comportement de Tania M. une fois connu d’elle l’assassinat de Henri Z. : «En connaissance de cause, elle continue à aider son amie. Elle ne refuse pas de prendre les cadeaux…» Le procès se poursuit cet après-midi avec le réquisitoire du parquet.

Fabienne Armborst

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