Le Luxembourg City Film Festival entre dans sa deuxième semaine avec, derrière lui, déjà quelques très belles réussites, mais aussi quelques ratés.
Dix-neuf séances publiques, la soirée Crème fraîche, la séance d’information «Meet the Pros», la table ronde «Eldorado : la réalité?», la «Luxembourg Video Clip Awards Night», des soirées tardives pour amateurs de sensations fortes, des projections pour enfants, des séances de questions-réponses avec des invités, le premier week-end du Lux Film Fest a laissé peu de temps morts aux festivaliers.
Le Lux Film Fest 2016 a beau durer onze jours, les week-ends, et surtout le premier des deux, sont clairement les moments de vérité. Déchargés de leurs obligations professionnelles, les cinéphiles peuvent enfin s’en donner à cœur joie et profiter pleinement de ce que leur propose le festival.
Et à regarder la fréquentation du ciné Utopia et de la Cinémathèque ce week-end, on ne peut que constater une nouvelle fois que le festival a trouvé son public. Un public curieux, cinéphile, qui profite bien souvent de son pass festival à 25 euros pour devenir quelques jours durant un véritable cinéphage. «J’adore le festival, sa programmation, son ambiance», nous dit Maria, Espagnole résidente de la capitale.
Elle ne rate pas un Lux Film Fest depuis la première édition. Samedi soir, peu avant 21 h, elle avait déjà vu quatre films et s’apprêtait à en voir un cinquième. Son préféré, pour l’heure : «dans la sélection, Land of Mine (NDLR : du Danois Martin Zandvliet), mais j’ai aussi beaucoup aimé le Michael Moore (NDLR : Where to Invade Next).»
Et ils sont nombreux, comme elle, à patienter dans l’étroit couloir du cinéma du Limpertsberg pour obtenir un ticket, puis entrer dans l’une des deux salles réservées pour le festival. Une réussite!
Le très grand public encore à conquérir
Mais l’ambiance est tout autre samedi en début de soirée à l’Utopolis. La foule est là aussi, à la sortie du programme Crème fraîche, mais le Lux Film Fest est loin de la préoccupation des gens présents. On interroge Jos. «Oui, j’ai vu qu’il y a un festival en ce moment, mais je ne connais pas du tout les films qui passent. Avec mes amis, on préfère aller voir Deadpool.» Et ce n’est pas la bande-annonce, belle mais sibylline, du festival qui risque de lui faire changer de programme. Le très grand public semble donc encore à conquérir.
Probablement à revoir également le nouvel emplacement du quartier général du festival. Le Magic Mirrors a compté quelque 300 visiteurs sur toute la journée de samedi. En sachant que c’est là que se tenait la rencontre «Meet the Pros» et que cette séance de rencontre avec les professionnels a attiré, à elle seule, une bonne centaine de personnes – moins, cela dit, que par le passé, quand elle se déroulait au Cercle-Cité –, cela fait presque peine à voir.
Certes, vendredi, la soirée «Luxuriant fait son cinéma» avait attiré quelques oiseaux de nuit, mais le lendemain, DJ Isaac a mixé jusqu’à très tard devant une salle uniquement fréquentée par les organisateurs et les responsables du bar. Quelle tristesse! Bon, en début de soirée, les festivaliers étaient encore dans les salles, mais ensuite, ils n’ont tout simplement pas fait le déplacement jusqu’à la place de la Constitution. Bref, le Magic Mirrors est une excellente idée et un lieu magnifique, mais la bonne formule pour qu’il fonctionne reste encore à trouver.
Quoi qu’il en soit, le festival continue. Quarante-six séances, des rencontres et plusieurs autres événements sont encore à venir. De quoi offrir encore de belles surprises aux festivaliers.
Pablo Chimienti