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[Lux Film Festival] Ray Liotta : « L’imagination est un muscle à entraîner tous les jours »


Ray Liotta, dimanche soir à l'Utopolis, avec son «Lifetime Achievement Award». Le tout premier de l'histoire du Lux Film Fest. (photo Fabrizio Pizzolante)

Il est là! Monsieur Ray Liotta est l’invité très spécial du Luxembourg City Film Festival 2017.

Il a fallu s’armer d’un peu de patience pour pouvoir rencontrer, lors de son hommage dimanche, celui qui était sur toutes les lèvres depuis l’annonce de sa venue au festival, Ray Liotta, tout droit venu d’Hollywood. Il a conquis le monde entier il y a plus de 25 ans en incarnant le rôle d’Henry Hill dans le film culte Goodfellas.

C’est son dernier film, Sticky Notes, qu’il a présenté dimanche soir. Il y incarne un père malade dont on sait la mort imminente. L’occasion de revenir avec lui sur ce qui l’a poussé, un peu par hasard, dans le monde fascinant d’Hollywood.

Rien ne vous destinait au métier d’acteur lorsque vous étiez jeune, jusqu’à ce que vous arriviez à l’université. Qu’est-ce qui vous a poussé dans cette direction?

Ray Liotta : À vrai dire, je ne voulais même pas aller à l’université à l’époque, c’est mon père qui m’a poussé dans cette direction. Je suis alors entré à l’université de Miami, mais je n’avais aucun plan sur ce que j’allais étudier. J’ai alors choisi les arts dramatiques comme matière principale. J’avais eu un cours de théâtre au lycée, nous avions tellement rigolé avec mes copains et je ne voulais pas étudier les maths ni l’histoire.

Et puis il y a cette fille qui m’a demandé  : est-ce que tu viens ce soir pour le casting du spectacle? Il s’est avéré que le spectacle était une comédie musicale! J’ai dû chanter et danser alors que je n’avais jamais fait ça de ma vie. Il y avait ce prof de théâtre qui m’a pris sous son aile, il était très bon et très sérieux.

Quand avez-vous décidé de partir à l’aventure du cinéma hollywoodien?

Après mes études, je suis retourné à New York pour me rapprocher de mes proches. En trois semaines, j’avais déjà signé pour des publicités, un manager et un agent. En six mois, j’ai eu un rôle dans un soap, mais ce que je voulais vraiment c’était faire des films. J’ai décidé de quitter le soap à 25  ans et j’ai déménagé en Californie. Pendant cinq ans, pas grand-chose. Je suis alors retourné à l’école, car je crois vraiment que notre imagination est un muscle que nous devons entraîner tous les jours.

J’ai étudié, étudié, et enfin j’ai eu un rôle dans une série lorsque j’avais 29  ans, ce qui est très tard pour commencer. Un de mes camarades de classe m’a alors parlé d’un film, Something Wild . Je connaissais Melanie Griffith et son mari de l’époque avec qui j’avais étudié à Miami, et mes parents m’ont dit  : « pourquoi est-ce que tu n’appelles pas Melanie pour voir si elle ne peut pas t’avoir une audition? » Je ne voulais pas le faire de cette manière, mais je me suis résolu à l’appeler. Jonathan Demme, le réalisateur, ne voulait pas me rencontrer parce qu’il avait déjà approché trois personnes, mais j’ai réussi à me faire auditionner et j’ai eu le rôle!

Et puis, Goodfellas !

C’était une période très étrange. J’étais la première personne à laquelle ils ont pensé pour le film, mais ça a pris près d’un an pour qu’ils me disent que j’avais le rôle. J’attendais et j’attendais et j’ai rencontré Scorsese au Venice Film Festival. J’étais là pour présenter un film, je l’ai vu et j’ai couru pour aller le saluer, je ne voulais pas qu’il m’oublie.

Il m’a vu, les gardes du corps m’ont bloqué et m’ont fait reculer et j’ai dit  : « non, je veux seulement parler à Marty! » Il m’a dit que c’est à ce moment très précis qu’il a su que le rôle était pour moi, parce que le personnage d’Henry Hill est très calme. C’est Joe Pesci le fou, le violent, pas Henry Hill.

Est-ce qu’il est vrai que De Niro et Martin Scorsese se sont battus pour vous avoir dans ce rôle auprès de la production?

J’avais rencontré De Niro pour un autre projet, il avait vu Something Wild , il travaillait sur We’re no Angels et me voulait, mais j’espérais toujours à ce moment-là être pris pour Goodfellas . Le producteur du film n’était pas sûr de me choisir. Un soir j’étais au restaurant et il était là, je me suis dit que c’était l’occasion ou jamais d’aller lui parler. Je savais qu’il ne me voulait pas donc je tenais à lui dire que s’il me choisissait pour le rôle d’Henry Hill, je saurais exactement quoi faire, je travaillais déjà sur le personnage, juste au cas où.

C’est ensuite Martin qui a fait le choix. La production a lâché prise lorsque De Niro a eu le rôle de Jimmy  : ils avaient leur gros coup marketing, le retour du duo de choc Scorsese  –  De Niro, dix ans après Raging Bull .

Mylène Carrière

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