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L’œuvre de Salman Rushdie lue publiquement à New York


De nombreuses personnes se sont massées devant la grande bibliothèque publique de Manhattan pour écouter la lecture des œuvres de Rushdie. (Photo AFP)

Vendredi 19 août, des figures du monde littéraire américain se sont rassemblées à New York pour une lecture publique de l’œuvre de l’écrivain poignardé le 12 août dernier.

Plus d’une douzaine d’écrivains prestigieux, des amis et collègues de Salman Rushdie, dont Paul Auster et Gay Talese, se sont exprimés sur les marches de la grande bibliothèque publique de Manhattan. L’auteur des Versets sataniques a lui-même été invité à suivre l’évènement en ligne depuis sa chambre d’hôpital.

Le 12 août, Salman Rushdie a été poignardé à plusieurs reprises, notamment au cou et à l’abdomen, dans la petite ville de Chautauqua, dans l’État de New York, lieu d’un festival littéraire annuel. Il avait été évacué en hélicoptère vers un hôpital et avait dû être brièvement placé sous respirateur avant que son état ne s’améliore.

«Je pense qu’il aura quelque chose de profond à dire»

L’écrivain et journaliste Gay Talese (La Femme du voisin, 1981), portant son traditionnel chapeau, a lu un extrait du roman La Maison Golden (2017), tandis que l’écrivain irlandais Colum McCann (Apeirogon, 2020) a récité un passage de l’essai Out of Kansas, publié par Salman Rushdie dans la revue New Yorker en 1992. Salman Rushdie «s’est toujours montré à la hauteur du moment», a déclaré Colum McCann. «Je pense qu’il aura quelque chose de profond à dire», une fois rétabli, a-t-il poursuivi.

Salman Rushdie, écrivain britannique d’origine indienne, avait embrasé une partie du monde islamique avec la publication des Versets sataniques en 1988, conduisant l’ayatollah iranien Khomeiny à émettre une fatwa réclamant son assassinat. L’auteur d’une quinzaine de romans, récits pour la jeunesse, nouvelles et essais écrits en anglais avait depuis été contraint de vivre dans la clandestinité et sous protection policière, allant de cachette en cachette.

L’agresseur plaide non-coupable

Depuis 2000, il vit aux États-Unis et a obtenu la nationalité américaine. Son dernier roman, Quichotte (2020), transpose le classique de Cervantès dans l’Amérique de Donald Trump, avec le récit d’un représentant de commerce en fin de carrière addict à la télévision et qui se lance dans un voyage à travers le pays pour conquérir le cœur d’une présentatrice star de téléréalité.

Arrêté immédiatement après les faits, l’agresseur de Salman Rushdie, Hadi Matar, Américain d’origine libanaise de 24 ans, a plaidé jeudi non coupable de tentative de meurtre et d’agression lors d’une première comparution après son inculpation par un grand jury. «Pas même une lame à travers la gorge ne pourrait faire taire la voix de Salman Rushdie», a affirmé vendredi Suzanne Nossel, présidente de l’association de défense des écrivains dans le monde, PEN America, à l’origine de cette lecture publique.

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