Accueil | Culture | L’inquiétante mode des produits alimentaires estampillés «mafia»

L’inquiétante mode des produits alimentaires estampillés «mafia»


Café, sauces, pâtisseries... La "mafia food" prend des proportions étonnantes en Italie et dans le monde. (photo AFP)

« Mafia pizza », café « Mafiozzo » : le principal syndicat agricole italien a tiré vendredi la sonnette d’alarme sur des produits agro-alimentaires vendus en Italie et dans le monde, faisant référence au crime organisé, et qui portent atteinte à l’image du Made in Italy.

« L’utilisation de noms se référant à la mafia est un commerce qui provoque un profond dommage à l’image du Made in Italy, en exploitant des stéréotypes liés aux organisations mafieuses au point de les normaliser », a déploré Ettore Prandini, le président de Coldiretti, principale organisation agricole, dans un communiqué.

A Taormine, commune de Sicile, perchée sur une colline et haut lieu du tourisme mondial, une pâtisserie aligne des « mafieux à la pistache » ou encore des « Cosa nostra aux amandes », tandis que le populaire site américain Tripadvisor propose carrément une section thématique dédiée aux « fans de mafieux ».

Frites à la « sauce mafia »

Le « mafia style » dans le marketing, qui génère des millions d’euros, est planétaire, déplore quelque peu impuissant le syndicat Coldiretti, qui répertorie un florilège d’ « offenses » à l’Italie. Des bars et restaurants sont baptisés « Cosa Nostra », « Chez les mafieux », « Belle mafia », « Mafia pizza », du Mexique à l’Égypte, en passant par les États-Unis et la Macédoine, recense l’organisation. Le syndicat a aussi découvert avec effroi qu’en Norvège, « pays d’Europe du Nord considéré traditionnellement parmi les plus civilisés du monde », le site de la télévision publique a présenté le cannolo – célèbre gâteau sicilien en forme de tube – comme un « mafiakaker eller cannoli » (le dessert de la mafia).

En Bulgarie, on boit aussi le café « Mafiozzo », tandis que la Belgique s’enorgueillit d’une « sauce mafia » pour les frites. Également au banc des accusés, un vin californien « Le Parrain », un « livre de cuisine de la mafia » sur internet, et même des bonbons « candy mafia ».

LQ/AFP