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L’infernal Inferno de Ron Howard


Tom Hanks and Felicity Jones star in Columbia PIctures' "Inferno."

Dix ans après Da Vinci Code et sept ans après Anges & Démons, Ron Howard adapte dans Inferno pour la troisième fois les aventures du professeur Robert Langdon au cinéma. La fois de trop ?

Depuis l’énorme succès de son Da Vinci Code, l’écrivain américain Dan Brown est passé maître dans des intrigues à la frontière du paranormal, dans lesquelles l’histoire officielle ne serait que manipulation et complot. Inferno ne déroge pas à la règle et raconte les méfaits du milliardaire Bertrand Zobrist, convaincu que, pour le bien de l’humanité, il convient de lâcher dans la nature un virus mortel. L’objectif est simple : mettre fin à la surpopulation mondiale.

C’est sans compter sur le professeur Robert Langdon (Tom Hanks) qui n’a de cesse de sauver le monde. Un peu à son insu, un peu parce qu’il aime voyager. Car ici, et c’est une des rares qualités du film, on passe de Florence à Venise en quelques minutes, puis à Istanbul pour la scène finale. Des décors de choix pour une intrigue brouillonne et totalement improbable scénarisée par David Koepp, script doctor reconnu à Hollywood mais qui n’est pas parvenu à sauver le naufrage, cette fois.

La faute à un Ron Howard anémique qui met en scène une course contre la montre d’une effroyable lenteur. C’est bien simple, on a parfois l’impression que les personnages reculent. Dans la scène du Palazzo Vecchio ou même à Venise, jamais le film ne trouve son rythme de croisière. Même les policiers sont lents. Comme si les personnages, et on les comprend, préféraient flâner dans ces villes plutôt que de perdre du temps à sauver le monde.

Bientôt à l’affiche, Origin

Le boursouflé Tom Hanks ne fait d’ailleurs aucun effort dans son interprétation, convaincu qu’il se fera davantage remarqué dans le très attendu Sully, le prochain Clint Eastwood. Empatté et peu concerné, il promène sa carcasse dans des plans qui n’ont aucune ambition cinématographique. Un Paul Greengrass serait peut-être parvenu à mettre un peu de rythme dans ce mauvais téléfilm. Et ce ne sont pas les rebondissements prévisibles qui donnent un quelconque sens au film.

On ne se console même pas avec la toujours superbe Felicity Jones ou avec un Omar Sy qui a décidé de sacrifier sa carrière à Hollywood. Après le mauvais Dangerous People, l’oubliable Jurassic World et le médiocre À vif, le bon Omar devrait penser à sa carrière européenne.

L’année prochaine, Dan Brown doit publier son nouvel opus, Origin. En toute logique, il devrait à nouveau être adapté par Ron Howard. Comme une litanie sans fin.

Christophe Chohin

Inferno, de Ron Howard. Thriller (2h02), avec Tom Hanks, Felicity Jones, Omar Sy…

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