Accueil | Culture | Les Oscars sonnent l’heure de vérité pour « Oppenheimer » et « Anatomie d’une chute »

Les Oscars sonnent l’heure de vérité pour « Oppenheimer » et « Anatomie d’une chute »


Nombreuses seront les stars à fouler ce tapis rouge ce soir. (photo AFP)

De quelle ampleur sera le sacre d’Oppenheimer ? Le film français Anatomie d’une chute peut-il perturber cette déflagration annoncée ? Les Oscars doivent mettre un terme au suspense dimanche, avec une 96ᵉ cérémonie qui semble promise au blockbuster de Christopher Nolan.

Auréolé de 13 nominations, son portrait du père de la bombe atomique se présente en immense favori pour la statuette du meilleur film, et quantité d’autres récompenses. D’après Clayton Davis, chroniqueur du magazine Variety, les Oscars n’ont plus vu de si grand favori pour la récompense suprême depuis vingt ans, lorsque le dernier volet de la trilogie Le Seigneur des anneaux avait été couronné.

Fort de critiques dithyrambiques et d’un casting impeccable, Oppenheimer devrait sacrer Christopher Nolan comme meilleur réalisateur, et Robert Downey Jr comme meilleur second rôle masculin. Il est également favori dans une ribambelle de catégories techniques – montage, photographie, son, bande originale…

Cillian Murphy, qui prête ses traits au scientifique Robert Oppenheimer, est un sérieux candidat pour l’Oscar du meilleur acteur. Mais Paul Giamatti fait de la résistance, avec son personnage de professeur d’histoire acariâtre dans Winter Break.

« J’ai quasiment tout misé sur Oppenheimer cette année », confie un votant membre de l’Académie, sous couvert d’anonymat. « Il avait tout, la grandeur, la portée, l’importance. »

Le cinéma français tremble 

De son côté, le cinéma français tremble pour « Anatomie d’une chute » et ses cinq nominations. La Palme d’or cannoise semble assurée de repartir avec l’Oscar du meilleur scénario original, comme aux Golden Globes et aux Bafta – l’équivalent des Césars britanniques.

Une victoire dans une autre catégorie, dont celle du meilleur film, serait un exploit tonitruant pour le film de Justine Triet, seule femme nommée dans la catégorie meilleur réalisateur.

Les surprises restent toutefois possibles pour ce thriller judiciaire sur la dégringolade d’un couple dysfonctionnel d’artistes, où une écrivaine ambiguë incarnée par Sandra Hüller se retrouve accusée du meurtre de son mari.

L’actrice allemande pourrait perturber le duel annoncé entre Emma Stone et Lily Gladstone pour l’Oscar de la meilleure actrice.

Déjà récompensée pour La La Land, la première est en quête d’une seconde statuette grâce à son personnage de Frankenstein au féminin dans le conte baroque Pauvres Créatures.

La seconde, star de Killers of the Flower Moon pourrait devenir la première actrice amérindienne à remporter ce prix grâce au thriller historique de Martin Scorsese sur le massacre silencieux d’Amérindiens Osages dans les années 1920.

Si Sandra Hüller échoue sur ce front, elle pourra sûrement se consoler avec le succès programmé d’un autre film dont elle est à l’affiche : La Zone d’intérêt.

Cette chronique glaçante sur la vie insouciante d’une famille de nazis, paisiblement installés dans leur villa jouxtant le camp d’Auschwitz, est largement pressentie pour l’Oscar du meilleur film international. Une catégorie où Anatomie d’une chute ne peut pas concourir, faute d’avoir été sélectionné par les autorités françaises.

La vie en rose 

Présentée par l’humoriste Jimmy Kimmel pour la quatrième fois, la cérémonie verra à coup sûr la vie en rose, pour célébrer le phénomène estival Barbie.

Nommée dans huit catégories, la satire féministe de Greta Gerwig devrait se contenter de récompenses secondaires : sa réalisatrice et l’interprète de la poupée peroxydée, Margot Robbie, ont été snobées. Mais après avoir dominé le box-office mondial l’an dernier, avec plus de 1,4 milliard de dollars de recettes, le film assurera le show.

Ryan Gosling, qui a marqué les esprits en Ken malfaisant, séduit par les sirènes du patriarcat, est notamment très attendu. Il interprètera sur scène sa chanson I’m Just Ken, ballade sur la fragilité de l’ego masculin.

La star de la pop Billie Eilish chantera elle What Was I Made For ?, le titre phare qu’elle a composé pour Barbie, favori pour l’Oscar de la meilleure chanson.

Le spectacle devrait prendre une tonalité plus grave, avec la victoire pressentie de 20 jours à Marioupol, récit des atrocités de la guerre en Ukraine, dans la catégorie meilleur documentaire.

Enfin, côté animation, le maître japonais Hayao Miyazaki (Le Garçon et le Héron) est promis à un duel face à l’homme-araignée, star du dessin animé Spider-Man: Across the Spider-Verse.

PUBLIER UN COMMENTAIRE

*

Votre adresse email ne sera pas publiée. Vos données sont recueillies conformément à la législation en vigueur sur la Protection des données personnelles. Pour en savoir sur notre politique de protection des données personnelles, cliquez-ici.