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Les clowns font leur festival à la Kulturfabrik


A la Kulturfabrik, les clowns font «décrisper les zygomatiques avec intelligence» ! (photo DR)

Ils ont mis un joyeux bazar au Theaterfest : les clowns sont bientôt de retour à la Kulturfabrik et au centre d’Esch à l’occasion du 7e Clowns in Progress.

Ils font peut-être peur au cinéma (It, d’Andy Muschietti), mais, à la Kulturfabrik, les clowns font «décrisper les zygomatiques avec intelligence» ! C’est la promesse du festival Clowns in Progress – «seule manifestation uniquement dédiée à l’art du clown dans la Grande Région et au-delà», note le directeur de la Kufa, Serge Basso –, qui tiendra, du 2 au 14 octobre, sa septième édition.

La manifestation prend cette année «un nouveau virage», précisent les organisateurs, parce qu’elle refuse de se laisser cloisonner dans un lieu de culture pour se tourner toujours plus vers la ville et sa population. «L’art du clown est l’art de créer du lien, reprend le directeur artistique de la manifestation, Francis Albiero. C’est d’ailleurs pour ça qu’au cirque il se trouve toujours entre deux numéros.» Et il poursuit : «Nous avons donc voulu profiter du festival pour créer du lien, nous aussi», aussi bien avec la population qu’avec des associations investies socialement.

D’ailleurs, cette 7e édition s’ouvrira, non à Esch mais dans la capitale, avec le traditionnel stage de clown qui se tiendra dans les locaux du Zirkusschapp au Limpertsberg. Pour le grand public, le festival débutera le mercredi 4 avec une intervention clownesque au musée national de la Résistance d’Esch dans le cadre du vernissage de l’exposition «Frontières». Un sujet qui laisse prévoir que les trois clowns replongeront les visiteurs dans un temps «pré-Schengen» en surveillant des frontières. Lesquelles? Telle est la question!

Pour le reste, c’est un tir groupé de clowns que proposera le festival les jeudi 12, vendredi 13 et samedi 14 octobre. À chaque fois, la structure sera la même avec un apéro-clown au Ratelach à 18h, une projection de film (de Fellini, Chaplin, Keaton, Laurel et Hardy…) sur le thème du clown au Kinosh à 18h30, puis, à 20h30, un grand spectacle de «grand clown contemporain».

En permanente transgression

Le premier d’entre eux est d’ailleurs une création : Ouïe – le sens du son, proposé par Ludor Citrik – «le plus grand clown actuel», lance Francis Albiero, «le seul clown à avoir été invité au In d’Avignon», ajoute Serge Basso – et Pollu. Le résultat de deux ans de travail de clown sur le son omniprésent. Le lendemain, la compagnie caennaise Clownesses proposera Bienvenue en Corée du Nord, le récit de leur voyage au pays de Kim Jong-un. Un sujet involontairement dans l’actualité mais qui prouve à quel point le clown, avec sa tendresse et son ironie, est un «philosophe décalé». Enfin, pour clore la manifestation, cette année 2017 est celle du retour du Cabaret Clowns, une soirée folle avec des clowns à gogo, des musiciens de renom – André Mergenthaler entre autres –, un strip-tease burlesque, des numéros de cirque, etc.

Une septième édition qui ouvre donc plus que jamais l’art du clown aux autres arts vivants et qui tient, comme c’est le cas depuis la naissance du festival, à changer l’image que le grand public a des clowns, trop souvent bloquée sur le clown qui vient animer l’anniversaire d’un enfant. «L’art du clown contemporain est un art difficile à défendre, reconnaît d’ailleurs Serge Basso, un art méconnu sur lequel il y a plein de préjugés, alors que c’est, pour moi, actuellement le plus important des arts. Plein d’humour, de poésie, mais aussi en permanente transgression, le clown, par sa présence, ses fulgurances dans l’instant, rappelle les vérités simples de la vie. Les rois ne s’y étaient pas trompés, eux qui traînaient en permanence leurs bouffons et leurs fous.» Quoi qu’il en soit, c’est certain, il vaut toujours mieux en rire !

Pablo Chimienti

Kulturfabrik – Esch-sur-Alzette. Du 2 au 14 octobre.