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Les censeurs chinois tentent d’étouffer un scandale concernant des vaccins


L'autorité sanitaire chinoise CFDA a annoncé avoir ordonné l'arrêt de la production du vaccin et l'ouverture d'une enquête. (Photo d'illustration : AFP)

Les censeurs chinois ont supprimé dimanche articles et posts éreintant l’industrie pharmaceutique locale, très critiquée sur internet après un nouveau scandale concernant des vaccins.

Les autorités de régulation du secteur de la santé ont indiqué la semaine dernière avoir stoppé la production d’un vaccin contre la rage d’une grosse compagnie pharmaceutique dans le nord-est du pays, Changchun Changsheng Biotechnology, après avoir découvert des données falsifiées et d’autres problèmes au cours d’une inspection. Changchun Changsheng Biotechnology est le deuxième plus gros producteur de vaccins contre la rage en Chine.

L’entreprise a indiqué, dimanche dans une communication boursière, qu’elle avait déjà arrêté la production d’un autre vaccin, contre la diphtérie, le tétanos et la coqueluche, dont les autorités de régulation avaient jugé l’an dernier le niveau insuffisant et qui avait également attiré l’attention de l’opinion publique.

Cette affaire s’inscrit dans une série de scandales qui ont alimenté les craintes et la colère de l’opinion publique chinoise sur la sécurité de l’alimentation et des médicaments, et la qualité des contrôles. Face à l’avalanche de critiques, les censeurs ont effacé de nombreux posts sur la messagerie WeChat et les médias contrôlés par l’Etat ont essayé de reprendre l’affaire en main.

Dimanche soir, l’autorité sanitaire chinoise CFDA a annoncé avoir ordonné l’arrêt de la production du vaccin et l’ouverture d’une enquête.

À Pékin, un responsable du Centre de contrôle des maladies a indiqué au média en ligne local The Paper que les parents ne devaient pas s’inquiéter: « Pékin n’a aucun des vaccins en question, le public peut être tranquille ». Les autorités de régulation du Guangdong (sud) et du Sichuan (sud-ouest), citées par la télévision d’Etat CCTV, ont indiqué que les vaccins à problèmes de Changsheng n’avaient pas été distribués dans leurs provinces. CCTV a toutefois reconnu que 250 000 doses de vaccins posant problème avaient été vendues dans la province de Shandong (est).

L’organe du Parti communiste chinois, le Quotidien du Peuple, a appelé dimanche les autorités de régulation à « agir rapidement, faire une enquête exhaustive et annoncer des mesures pour calmer le public ». Un scandale semblable avait éclaté en 2016 dans le Shandong, où de nombreux vaccins périmés ou stockés dans de mauvaises conditions représentant des dizaines de millions de dollars avaient été écoulés.

Le Quotidien/AFP

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