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Le portail volé « Arbeit macht frei » revient au camp de Dachau


Le portail de l'ancien camp de concentration de Dachau a retrouvé mercredi son lieu d'origine. (photo AFP)

Le portail de l’ancien camp de concentration de Dachau en Allemagne, dérobé en 2014 puis récemment découvert en Norvège, a retrouvé mercredi son lieu d’origine, le mystère planant toujours sur l’identité des voleurs.

Le président du Comité international de Dachau, qui représente les survivants du camp et leurs descendants, Jean-Michel Thomas, a « salué le retour de cette porte », portant la cynique maxime nazie « Arbeit macht frei » (« le travail libère »), lors d’une cérémonie sur place, mais a demandé la poursuite de l’enquête sur les voleurs.

Il s’est dit « profondément choqué par la profanation de ce lieu de sépulture consacré au souvenir de toutes les victimes du camp et au respect des 41.000 détenus qui y moururent » sous le nazisme.

À ses yeux, le vol à Dachau, et un autre similaire en 2009 de l’inscription métallique originale « Arbeit macht frei » à l’entrée du camp d’extermination d’Auschwitz en Pologne, procèdent d’une « volonté de faire disparaître une trace » et « un symbole ». La porte en fer forgé d’environ 2 mètres sur 1 mètre, pesant une centaine de kilos, ne va pas toutefois être replacée à l’entrée de l’ancien camp par mesure de sécurité. Après la disparition de cette porte, une réplique de l’inscription a été fabriquée et entretemps installée au-dessus du portail du camp. Cette réplique restera en place. L’inscription originale rejoindra elle le musée du mémorial du camp, a expliqué sa directrice, Gabriele Hammermann.

« Là nous raconterons l’histoire du vol mais nous raconterons aussi l’histoire importante de cette porte, ce que signifiait « Arbeit macht frei » pour les détenus qui la voyait tous les matins en allant travailler et en revenant ». Le portail de Dachau avait été dérobé en novembre 2014 et retrouvé en décembre dernier en Norvège. Le ou les voleurs n’ont jamais pu à ce jour être identifiés. Ils avaient dû escalader la porte du site, surveillée mais ne comportant pas de système d’alarme. Concernant Auschwitz, l’instigateur du vol de 2009 était un ancien leader néonazi suédois de 34 ans, Anders Högström. Il avait été condamné en décembre 2010 à deux ans et huit mois de prison.

Retrouvée scindée en trois morceaux, l’inscription avait été ressoudée en 2011. Situé à quelques kilomètres de Munich (sud), le camp de concentration avait été ouvert il y a 80 ans, le 22 mars 1933, moins de deux mois après l’accession d’Adolf Hitler à la chancellerie. Premier camp qui servit ensuite de modèle, il fut d’abord destiné à l’incarcération des prisonniers politiques. Plus de 206.000 prisonniers venus de plus de 30 pays y ont été détenus, dont l’ancien Premier ministre français, Léon Blum, qui était juif. Plus de 41.000 d’entre eux y furent tués, ou moururent d’épuisement, de faim ou de maladie avant que le camp ne soit libéré.

Le Quotidien / AFP