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Le phénomène Imany débarque à l’Atelier


Le nouvel album d'Imany contient le récent remix de son titre "Don't Be So Shy" qui lui vaut depuis quelques mois un inattendu succès international. (Photo AFP)

Cinq ans après un premier disque aux vertus «thérapeutiques», Imany chante les violences du monde, l’héritage de Mandela ou les menaces climatiques. L’ex-mannequin à la voix profonde, dont le deuxième album est sorti vendredi, n’a plus envie de se regarder «le nombril». Elle sera sur la scène de l’Atelier le 8 octobre.

Avant de se plonger dans la douzaine de nouvelles chansons en anglais, fidèles à une veine acoustique très folk et soul, l’auditeur est interpellé par une pochette forte et intrigante : plusieurs jeunes filles africaines, pour la plupart debout derrière des barbelés, au regard fixe quasi accusateur. La chanteuse se glisse parmi elles au verso.

Cinq ans après un premier album au joli succès international (400 000 exemplaires écoulés dans le monde, dont près de la moitié en France selon son label Think Zik), la Française d’origine comorienne de 37 ans, de son vrai nom Nadia Mladjao, se fait un peu plus politique dans ce deuxième disque baptisé The Wrong Kind of War.

«Le premier album était plus thérapeutique, pour régler quelques problèmes et aller mieux», explique la trentenaire, qui a mis fin en 2008 à une carrière de mannequin pour laquelle elle s’était exilée aux États-Unis à l’âge de 19 ans. «Aujourd’hui, je suis plus vieille, même ma vision de l’amour a changé. J’avais envie de sortir mon nez du nombril», ajoute Imany, dont l’éducation musicale s’est faite notamment grâce au rap engagé américain et français (Public Enemy, Wu-Tang Clan, IAM, NTM) mais aussi à travers les «protest songs» de Bob Dylan ou de Tracy Chapman.

Dans le titre Save Our Soul, Imany s’interroge par exemple sur l’ «impuissance» mais aussi la «responsabilité» du téléspectateur face aux images de guerre et de violence diffusées chaque jour. Dans The Rising Tide, elle dénonce notre «déni» face au réchauffement climatique et à la hausse du niveau de la mer : «L’argent ne remplacera pas ce qui compte vraiment», chante-t-elle de sa voix grave.

L’inattendu remix electro

Avec There Were Tears, écrite après la mort de Nelson Mandela fin 2013, elle rend hommage à l’ex-président sud-africain, artisan de la réconciliation après la fin de l’apartheid. «Malcolm X, Che Guevara, Mandela… J’ai l’impression que c’est en allant puiser dans l’histoire de ces héros qu’on peut inspirer les gens à faire mieux», explique la native du sud de la France qui dit s’être ouverte au monde pendant ses années dans le mannequinat.

«Je ne viens pas d’un milieu musical. Je viens d’un milieu assez traditionnel comorien. Pendant longtemps, je pensais que j’allais avoir mon petit boulot, mon petit mari, mes petits enfants, et que j’allais faire à manger tous les soirs et que c’était ça la vie d’une femme», explique-t-elle. «Grâce au mannequinat, j’ai voyagé, je me suis rendu compte qu’il y a une autre vie ailleurs et que c’était possible de faire autre chose», ajoute Imany, qui a composé et enregistré cet album entre Paris, où elle vit désormais, et Dakar, en collaboration avec le musicien Stéfane Goldman.

En bonus, ce nouvel album contient aussi le récent remix de son titre Don’t Be So Shy qui lui vaut depuis quelques mois un inattendu succès international. Un remix très electro par deux DJ russes d’une chanson écrite pour la bande originale du film Sous les jupes des filles (sorti en 2014). «La première fois que je l’ai entendue, j’ai rigolé tellement c’est éloigné de ce que je fais, je me suis dit que ça ne marcherait pas… Mais finalement, ça cartonne. Comme quoi, on ne contrôle pas grand-chose.»

Imany sera en concert à l’Atelier de Luxembourg, le 8 octobre à 20h. Tarif : 30 euros

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