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Le Pakistan veut bannir les « scènes de lit » et « moments intimes » à la télé


Les superproductions américaines, très populaires, voient leurs scènes de baisers coupées lors de leur diffusion sur les chaînes du câble. (illustration AFP)

Les « scènes de lit » et « moments intimes entre couples » pourraient disparaître des petits écrans du Pakistan, a mis en garde l’autorité régulant les chaînes de télévision dans ce pays conservateur, affirmant que ces « thèmes audacieux » offensaient les téléspectateurs.

Les chaînes doivent respecter les directives encadrant les programmes et s’abstenir de diffuser du contenu ne dépeignant pas « l’image de la vraie société pakistanaise », a averti l’Autorité régulatrice des médias électroniques au Pakistan.

« Les scènes indécentes/dialogues/relations extraconjugales, la violence, l’habillement inapproprié, les scènes de viol, les caresses, les scènes de lit, l’usage de drogue et d’alcool, les moments intimes entre couples sont rendus glamour au mépris absolu de la culture et des valeurs pakistanaises », a-t-elle affirmé. « La tendance répandue à diffuser des thèmes assez audacieux dans l’industrie des séries télévisées pakistanaises a provoqué de nombreuses plaintes du public », a regretté cette institution dans un communiqué publié mardi.

Les séries télévisées pakistanaises, qui pour certaines cherchent à faire évoluer les mentalités de cette société conservatrice et patriarcale, sont extrêmement populaires, ce qu’ont montré plusieurs sondages.

Productions occidentales censurées

Leur contenu est toutefois très aseptisé par rapport aux productions occidentales. Les superproductions américaines, également très populaires, voient leurs scènes de baisers coupées lors de leur diffusion sur les chaînes du câble.

Nombre de séries pakistanaises sont articulées autour de thèmes tels que la violence domestique, les agressions d’enfants ou encore la misogynie. Leur capacité à faire évoluer des normes sociétales a été louée par la société civile. L’an passé, une série sur la vie de la star des réseaux sociaux Qandeel Baloch, rendue célèbre par ses selfies et son inhabituelle liberté de ton avant son assassinat par son frère en 2016, avait été fortement suivie.

D’autres séries ayant trait aux crimes dits d’honneur ou aux mariages forcés ont également connu des succès d’audimat. Elles ont toutefois été la cible de campagnes au vitriol sur les réseaux sociaux, accusées de promouvoir la vulgarité et d’écorner les valeurs du pays. De telles séries « dépeignent une image éculée des femmes et se sont limitées à des questions féministes… ignorant les enfants, les adolescents et les hommes », a réagi l’autorité régulatrice pakistanaise.

LQ/AFP

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