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Le monde d’après du musée d’Orsay


Conçu à l’origine pour une fréquentation de 1,5 million de visiteurs par an, Orsay en accueille aujourd’hui le double. (Photo : afp)

À Paris, le musée d’Orsay, qui abrite les monstres sacrés de l’impressionnisme, lancera de grands travaux de réaménagement de 2025 à 2027, tout en continuant à accueillir le public.

Murs, collections, programmation : le musée d’Orsay, qui surplombe la Seine et héberge depuis 1986 les trésors de l’impressionnisme, fait peau neuve avec de grands travaux prévus de 2025 à 2027, un nouvel accrochage totalement repensé et une programmation tournée vers la jeunesse. Pour «mieux accueillir le public à l’aube de ses 40 ans, il se réinvente», avait annoncé à la mi-juin Christophe Leribault, directeur du musée parisien et de son pendant, l’Orangerie, qui abrite les célèbres Nymphéas de Claude Monet. L’établissement public, installé dans l’ancienne gare d’Orsay, l’assure : pendant les travaux, le musée reste ouvert!

Depuis la fin de la crise sanitaire, les visiteurs sont en force : 3,2 millions de visiteurs en 2022 et 2 millions d’entrées durant les six premiers mois de l’année 2023 (sans compter, sur la même période, les 500 000 visiteurs de l’Orangerie). Outre la rénovation du parvis et de la marquise en verre de son entrée, l’agrandissement du hall d’entrée est également prévu afin de réduire les files d’attente, ainsi que la création d’une sortie côté Seine pour fluidifier la circulation. L’espace consacré aux expositions temporaires doit lui aussi être élargi par l’annexion d’une galerie de 300 m2 qui le jouxte, utilisable en fonction des besoins, une amélioration de taille en vue de l’exposition très attendue, qui sera consacrée aux derniers mois de Vincent Van Gogh à Auvers-sur-Oise, à partir d’octobre, ou celle dédiée à la naissance du mouvement impressionniste en mars 2024.

Repenser l’accrochage

Avec près de 670 000 visiteurs accueillis entre fin mars et fin juillet, l’exposition «Manet/Degas» a été victime de son succès, le public regrettant parfois de ne pouvoir admirer pleinement les œuvres en raison de l’affluence. Même chose pour celle consacrée à Edvard Munch, entre septembre 2022 et janvier 2023, qui a accueilli près de 750 000 visiteurs en quatre mois, un record pour Orsay.

D’un budget de 50 millions d’euros sur fonds propres, dont 25 millions à trouver auprès de mécènes, ces travaux sont devenus «nécessaires» dans ce musée conçu à l’origine pour accueillir 1,5 million de visiteurs par an, selon Christophe Leribault. Or, il s’attend à en accueillir le double d’ici à la fin de l’année. L’État français subventionne Orsay et l’Orangerie à hauteur de 1,5 million d’euros par an au titre des monuments historiques, soit 15 millions sur 10 ans pour l’entretien du bâtiment, plus gros poste de dépense de l’établissement, indépendamment de ces travaux.

Le parcours des collections permanentes a été totalement repensé avec un nouvel accrochage qui doit «donner des clefs au public» en contextualisant mieux les bouleversements historiques qui sous-tendent la production artistique entre 1848 et 1914, explique le directeur. Ce repositionnement des collections autour de thématiques comme le colonialisme, la démocratie, la guerre, les animaux ou le nu féminin, a été conçu en étroite collaboration avec la création d’un centre de recherches accueillant chercheurs, étudiants et enseignants, qui doit ouvrir en 2027, à deux pas du musée. D’un coût de 25 millions d’euros sécurisés depuis fin 2022, il a vocation à devenir un «haut lieu de la recherche mondiale en histoire de l’art sur la seconde moitié du XIXe siècle et le début du XXe siècle».

Spectacle vivant

Pour que «les chefs-d’œuvre du XIXe siècle continuent de parler au public du XXIe siècle», le temple de l’impressionnisme prévoit des expositions temporaires d’artistes contemporains offrant des «contrepoints» au XIXe siècle. Il s’ouvre aux esthétiques urbaines invitées dans son enceinte et poursuit l’accueil des enfants à qui sont proposées gratuitement des activités artistiques pendant les vacances scolaires dans un somptueux espace dédié. L’Orangerie, sous l’égide de Claire Bernardi, se dote d’un espace consacré aux tout-petits.

De septembre à fin 2024, la programmation culturelle intègrera encore plus de spectacles vivants avec cinquante manifestations supplémentaires associant danse contemporaine, défilés hip-hop, chant lyrique, rap ou lectures créatives. La saison s’ouvrira mi-septembre avec la performance du funambule Nathan Paulin dans un spectacle chorégraphié par Rachid Ouramdane.

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