Accueil | Culture | Le maestro indien Zubin Mehta dans la légende du concert du Nouvel an

Le maestro indien Zubin Mehta dans la légende du concert du Nouvel an


Le chef d’orchestre indien Zubin Mehta entre jeudi dans la légende du concert du Nouvel an de Vienne, une institution de la musique classique qu’il dirigera pour la cinquième fois.

zubin_660_090113054841_090413121505

Zubin Mehta a notamment été directeur musical de l’Orchestre philharmonique de Los Angeles et de l’Orchestre philharmonique de New York. (Photo : DR)

« Je ne peux pas imaginer de plus grand honneur », a confié lundi le maestro de 78 ans, né à Bombay mais formé à son art dans la capitale de l’Autriche. Zubin Mehta rejoint le cercle fermé des Willi Boskovsky, Clemens Krauss et Lorin Maazel, qui seuls avant lui ont dirigé à cinq reprises ce spectacle prestigieux, diffusé chaque année par les télévisions de quelque 90 pays, et vu par environ 50 millions de téléspectateurs. Sous les ors du Musikverein, le programme sera composé comme d’habitude des valses, polkas, galops et marches de Johann Strauss père (1804-1849) et de ses trois fils Johann (1825-1899), Joseph (1827-1870) et Edouard (1835-1916). L’édition 2014, sous la baguette du chef israélo-argentin Daniel Barenboim, avait évoqué le centenaire de la Première Guerre mondiale. Le concert 2015 rendra hommage au savoir, en célébrant les 650 ans de la fondation de l’université de Vienne et les 200 ans de l’université technique.

> Hommage au Ring de Vienne

Le Philharmonique de Vienne jouera notamment une « Valse des étudiants » et des morceaux intitulés « Accélérations », « Polka électro-magnétique », ou encore « Mouvement perpétuel »…. Le 75e concert du Nouvel an doit aussi commémorer les 150 ans du Ring, le monumental boulevard circulaire bordant le coeur historique de Vienne, la ville aux près de 10.000 places de concert classique mises en vente chaque soir. Aux côtés de la dynastie Strauss, le « Galop du champagne » du Danois Hans Christian Lumbye (1810 – 1874), et la « Cavalerie légère » du compositeur autrichien d’opérettes Franz von Suppé (1819 – 1895) se fraient une place au programme, qui compte cinq morceaux encore jamais interprétés au concert du Nouvel an. Lors du final traditionnel, le public entendra comme d’habitude la plus célèbre des valses, « Le Beau Danube Bleu » de Johann Strauss fils, et le martèlement de « La marche de Radetzky » de son père, les spectateurs étant alors invités à battre la mesure de leurs mains.

> Un défi pour l’orchestre

Zubin Mehta a notamment été directeur musical de l’Orchestre philharmonique de Los Angeles et de l’Orchestre philharmonique de New York, et il est directeur artistique à vie de l’Orchestre philharmonique d’Israël, avec lequel il revient d’une tournée en Asie. « Il y a partout dans le monde des gens qui se haïssent (…). Cette musique les rapproche pendant deux heures et demie, c’est ce qui compte », a-t-il déclaré au quotidien Die Presse lundi, à l’heure d’entamer les courtes répétitions du concert. Celles-ci promettent d’être intensives. Car bien qu’il ait tenu la baguette du Philharmonique de Vienne pour la première fois en 1961, Zubin Mehta avoue n’avoir encore jamais dirigé quinze des dix-sept morceaux mis au programme ce jeudi. Le programme du concert du Nouvel an, composé d’oeuvres rarement jouées le reste de l’année, est en général un défi pour l’orchestre lui-même, confiait récemment à l’AFP Dominique Meyer, le directeur général de l’Opéra de Vienne.

AFP