La choucroute d’Alsace a obtenu mardi le label d’Indication géographique protégée, récompense pour le savoir-faire traditionnel de la région qui cultive le chou depuis le Moyen-Age, a annoncé la Commission européenne.
Le label « Choucroute d’Alsace » est désormais réservé aux producteurs locaux, qui suivent un cahier des charges précis pour la préparation du chou en choucroute, servie crue ou cuite.
Le légume fermenté et salé a dépassé les frontières de l’Alsace et gagné en popularité dès le 19e siècle lorsque la choucroute a commencé à être servie dans les brasseries parisiennes accompagnée de charcuterie (« choucroute garnie »), expliquent l’Association pour la Valorisation de la Choucroute d’Alsace (AVCA) et Alsace Qualité.
« La choucroute est associée à l’Alsace depuis longtemps comme en témoigne par exemple l’étymologie et l’origine du terme choucroute en français, proche du terme alsacien Sürkrüt (sür: qui signifie aigre et krüt: chou) », note de son côté la Commission.
Une importante production en Alsace
Cette préparation typique remonte au Moyen-Age, lorsque la fermentation naturelle permettait de conserver le chou plus longtemps. « De nombreux villages organisent chaque automne leurs fêtes de la « Choucroute d’Alsace » « , rappelle la Commission. Selon l’AVCA et Alsace Qualité, l’Alsace produit 70% de la choucroute consommée en France, et 20% du marché européen, soit « l’équivalent d’environ 25 à 28 000 tonnes de choucroute ».
« La choucroute produite en Alsace est fabriquée à base de chou cultivé en Alsace, et continue à respecter les techniques artisanales transmises de génération en génération », soulignent les deux associations.
Reconnaître un savoir-faire
« Pour nous c’est un grand jour. C’est la reconnaissance de notre savoir-faire et d’un travail qui se transmet de génération en génération en Alsace », a réagi Laurent Heitz, président du syndicat des producteurs de choux à choucroute d’Alsace, saluant le travail entamé « depuis 20 ans » par les producteurs.
« C’est très important pour nous, car cela va permettre une segmentation du marché européen, il y aura la choucroute d’Alsace en IGP et les autres: c’est très positif pour la valorisation de notre produit », a-t-il ajouté. « Et pour le consommateur, pouvoir acheter une choucroute dont on sait qu’elle a été produite en Alsace de A à Z, en respectant des cahiers des charges stricte, tant au niveau de la production que de la transformation, c’est également positif », s’est-il encore félicité
Le Quotidien/AFP