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Festival de Cannes : au cœur de l’Histoire, entre Rodin et la guerre de Sécession


Vincent Lindon joue Rodin dans le film de Jacques Doillon. (photo Thibaut Demeyer)

Pour ce 7e jour de compétition, le Festival de Cannes nous plonge dans l’Histoire. Avec Jacques Doillon, on remonte le temps jusqu’en 1880 à l’époque où Rodin avait 40 ans et que l’Etat français lui a passé sa première commande. Avec Sofia Coppola, on revient en pleine guerre de Sécession en 1864, avec « Les Proies », le remake de Don Siegel avec Clint Eastwood.

« En France, c’est toujours la même chose. Il y a toujours des dualités qui me fascinent. Quand on parle de Mc Enroe il faut demander si ce n’est pas embêtant qu’il ne soit pas comme Börg, quand on parle de Garry Grant on l’oppose à James Stewart, quand on parle des Beatles il faut absolument dire que l’on n’aime pas les Rolling Stones », lance Vincent Lindon lorsqu’on lui parle du film de Bruno Nuytten, « Camille Claudel », sorti en 1988. Il est vrai qu’il y a de quoi être agacé car « Rodin » ne doit en aucun cas être comparé au chef d’œuvre de Bruno Nuytten.

Le film de Jacques Doillon, auquel beaucoup reprochent une certaine lenteur dans la narration, est la représentation de la naissance d’une œuvre, à savoir la Porte de l’enfer, et non pas un biopic. Le réalisateur de « La Pirate » nous plonge au cœur d’une tranche de vie de Rodin, celle qui débute à ses 40 ans, le tournant de sa vie d’artiste.

Les dialogues de ce film sont riches, la mise en scène où Jacques Doillon fait souvent appel à des plans séquences est très réussie. Quant à l’interprétation de Vincent Lindon, attendu au tournant depuis son prix d’interprétation à Cannes en 2015, est à la hauteur de ce que l’on pouvait espérer. Il est Rodin, il est véritablement habité par son personnage. D’ailleurs, lors de la conférence de presse, Jacques Doillon a commis à plusieurs reprises ce lapsus appelant Vincent, Rodin.

« Les Proies », revu et corrigé par Sofia Coppola

Colin Farrell. (photo Thibaut Demeyer)

Colin Farrell et Nicole Kidman sont réunis à l’écran dans le film de Sofia Coppola. (photo Thibaut Demeyer)

Sofia Coppola n’était plus revenue en compétition à Cannes depuis 2006. Elle était venue présenter « Marie-Antoinette » qui avait permis à Kirsten Dunst de décrocher le prix d’interprétation féminine. Pour son retour sur la French Riviera, la fille de F.F. Coppola a choisi de faire le remake du film de Don Siegel « Les Proies », avec Colin Farrell dans le rôle tenu à l’époque par Clint Eastwood, ainsi qu’avec Nicole Kidman.

La particularité de « The Beguiled » est de nous présenter cette œuvre avec un regard féminin « Pour moi, ce film est une lutte de pouvoir entre les femmes », précise Sofia Coppola. La tension est moins forte, la violence n’existe presque plus, la scène d’amputation du soldat nordiste n’est pas montrée. Ce sont tous ces détails qui font la différence entre les deux versions. À voir dès lors si ce remake était vraiment indispensable même s’il a bien été accueilli lors de la projection de presse ce mercredi matin.

À Cannes, Thibaut Demeyer

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