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Le Casino lance un appel pour trouver 100 000 euros


Le musée du Casino Luxembourg vient de lancer un appel aux dons en vue de son réaménagement prévu début 2016, tablant sur une générosité de 100 000 euros.

Pour ses 20 ans, le bel âge dit-on, qu’il célèbrera l’année prochaine, le Casino aurait pu espérer un geste du gouvernement comme une petite enveloppe bien garnie, avec un beau ruban autour et un gentil mot dedans, genre «Bon anniversaire et pas trop de folies!». En lieu et place, il a eu le droit au Zukunftspak (paquet d’avenir) qui, parmi ses nombreuses mesures visant à des économies dans le domaine culturel, réclame aux acteurs de l’art contemporain de se serrer la ceinture, et ce, jusqu’en 2018. Bonjour le cadeau!

« On l’assume et on a cherché d’autres pistes », lâche Jo Kox, directeur administratif de l’établissement, qui, du coup, s’est orienté vers le crowdfunding, mot ô combien à la mode que l’on traduit par financement participatif. En somme, un appel aux dons. Certains s’en servent pour sortir leur premier album, d’autres, plus timbrés, pour sauver la Grèce des griffes des banquiers sans scrupule. Enfin, des musées, comme le Louvre et tant d’autres, l’emploient pour restaurer des œuvres ( La Victoire de Samothrace ), en acquérir d’autres ( Les Trois Grâces ) ou, et c’est le cas du Casino, pour repenser et redynamiser leur site, au nez et à la barbe, donc, de la crise qui, on le sait, a bon dos depuis de nombreuses années. Soit.

Entre 50 et 5 000 euros

« Ce mécénat public, c’est monnaie courante dans tous les pays », poursuit-il, même si le Luxembourg s’y met tout doucement, pas forcément habitué à chercher des mécènes et autres sponsors privés – enfant gâté qu’il est depuis 1995 – même si, selon Jo Kox, aujourd’hui, « toutes les institutions s’y mettent ». Ce dernier montre toutefois patte blanche : « Le futur réaménagement est financé par nos fonds propres », soutenu, certes, par l’administration des Bâtiments publics. Mais pas assez, apparemment, pour que ce lifting soit à la hauteur de ses espérances.

Disons-le d’emblée : le Casino, dans son opération de rajeunissement, ne fait pas dans la démesure. « D’ailleurs, on ne casse rien! », précise le directeur administratif. Le projet de réaménagement du rez-de-chaussée, confié (suite à un concours) à l’architecte Claudine Kaell, mise surtout sur une plus grande fluidité du site, dans un esprit très «forum». Ainsi, avec une entrée supplémentaire côté boulevard Roosevelt (facilitant l’accès aux personnes à mobilité réduite), l’endroit est repensé comme libre, ouvert et convivial. L’accès sera gratuit et avec une bibliothèque, des vidéos d’artistes nationaux (BlackBox), un espace dédié aux activités pédagogiques et aux ateliers et un café culinaire, « il y aura toujours quelque chose à faire », et à voir.

C’est à l’étage que se dérouleront les expositions temporaires – payantes, celles-ci – et après onze semaines de fermeture (4 janvier-22 mars 2016), durant lesquelles le Casino restera cependant actif par le biais notamment d’expositions extra-muros, c’est l’artiste espagnole Lara Almarcegui qui aura l’honneur d’inaugurer les lieux, accompagnée sûrement par d’autres au cours d’une semaine d’anniversaire que l’on imagine mesurée – marasme économique oblige.

Les plus charitables auront leur nom inscrit un peu partout

À moins qu’un généreux donateur ne mette la main à la poche et donne 50 000 euros au Casino – « on ne dirait pas non! », s’enthousiasme Jo Kox. Une somme qui permettrait de combler la moitié des besoins du musée, selon sa propre estimation, pour arriver au bout de ses projets en attente. Le message est passé : pour tous les mécènes dans l’âme, depuis ce week-end, il est possible d’aider le musée dans son élan de restauration.

En fonction du montant du don (de 50 à 5 000 euros), comme toute opération de crowdfunding, le retour sur investissement est proportionnel : les plus charitables auront ainsi leur nom inscrit un peu partout (même sur une chaise de la table d’hôtes du Ca(fé)sino). À ce jour, deux personnes ont déjà donné, dont le président du Casino, Paul Reiles. À quelle hauteur? L’histoire ne le dit pas.

Grégory Cimatti

www.casino-luxembourg.lu/fr/cap-2016