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Le Cabaret vert, un ovni musical à Charleville


Le concert de Franz Ferdinand avait fait le plein en 2012. Paul Kalkbrenner et The Chemical Brothers devraient faire de même cette année. (photo DR)

Charleville-Mézières accueille, à partir de ce jeudi 17h, et jusqu’à dimanche 23h, la 11e édition du Cabaret Vert. L’an dernier, le festival a attiré 94000 spectateurs avec sa programmation pluridisciplinaire.

Le Cabaret vert n’est pas un «simple» festival, mais un «écofestival» où l’art, dans ses différentes formes, musique, mais aussi BD, arts de la rue, cinéma, marionnettes…, se met au service du développement durable. Têtes d’affiche musicales de cette édition 2015: Paul Kalkbrenner, Christine and the Queens, The Chemical Brothers, Étienne Daho ou encore Hubert-Félix Thiéfaine.

Qu’il semble loin le temps où Julien Sauvage et quelques autres jeunes Ardennais se mettaient en tête de « donner un coup de fouet au territoire des Ardennes et d’améliorer son image » à travers un petit festival. Ce n’était pourtant pas il y a si longtemps que ça, en 2005. D’entrée, ils frappent fort. Jacques Higelin et Mano Solo sont déjà à l’affiche et, sur deux jours, la manifestation attire quelque 10 000 spectateurs.

Dix ans plus tard, le festival dure désormais quatre jours, attire de grande stars internationales et plus de 94 000 festivaliers. Placebo, Prodigy, Kaiser Chiefs étaient là l’an dernier; Deftones, Asaf Avidan, Alt-J ou encore Offspring, l’année précédente.

Des têtes d’affiche dont le directeur du festival, Julien Sauvage, est on ne peut plus fier, même s’il ne tient pas à s’attarder sur cet aspect-là : « Les têtes d’affiche sont nécessaires, car elles offrent à la manifestation sa grande affluence. » Non, celui qui est toujours bénévole préfère parler des découvertes – «Des groupes qu’on a envie de présenter, parce qu’on croit vraiment qu’ils vont être les grands de demain, même si parfois on se trompe » – et des artistes locaux à qui il fait «une grande place dans la programmation, ce que très peu de festivals font désormais » .

Et encore, la musique, tout comme la BD ( lire ci-dessous ), les arts de la rue ou encore le cinéma et le théâtre de marionnettes, le Cabaret vert regroupant en fait quatre, voire cinq festivals en un, n’est, pour le directeur, qu’un des aspects de la manifestation.

«Une grande aventure humaine»

Aussi étonnant que cela puisse paraître, Julien Sauvage préfère, avant toute chose, parler de développement durable. Après tout, la manifestation tient à sa dénomination d’«écofestival». « Tout le monde nous résume à un festival écolo, mais c’est très restrictif , note-t-il. Le développement durable, c’est l’environnement, mais pas que. Nous portons notre attention sur beaucoup d’éléments. L’aspect multiculturel de la manifestation, à travers les groupes découverte ou de la région que nous proposons. La sphère économique, en ne proposant aucun aliment en provenance de grands groupes agroalimentaires et en faisant travailler des producteurs locaux ou régionaux. La sphère sociale, en restant une association sans but lucratif ne fonctionnant qu’avec des bénévoles – 1 600 bénévoles travaillent au bon déroulement du festival – et en proposant des tickets aux tarifs les plus bas possible pour que tout le monde puisse avoir accès à la culture. »

Le Cabaret vert accueille également un important village associatif qui donne de la visibilité à des ASBL engagées dans les secteurs culturel, écologique, humanitaire et préventif. Pour reprendre encore une fois les paroles de son directeur, « le Cabaret vert est une grande aventure humaine avant d’être un festival de rock ».

De quoi permettre aux organisateurs de ne pas courir nécessairement derrière le profit. Ainsi, après le record de l’an dernier et ses quatre soirées affichant complet (94 000 spectateurs au total), les responsables ont décidé cette année de baisser la jauge pour offrir à tout le monde, festivaliers comme bénévoles, un meilleur confort et une circulation plus aisée entre les différents espaces du site.

Si la manifestation se déroule à 1 h 30 à peine de chez nous, le Grand-Duché est, par contre, encore absent de l’affiche du Cabaret vert. « On commence à tisser des liens, aussi bien artistiques qu’économiques avec la Belgique , souligne Julien Sauvage, et on compte, dès l’an prochain, élargir cela au Luxembourg, ne serait-ce qu’en ouvrant la programmation locale à l’un ou l’autre groupe belge ou grand-ducal. »

En attendant, le public peut, dès aujourd’hui et jusqu’à dimanche, profiter de cet ovni parmi les grands festivals de musique, de ses concerts, de ses spectacles de rue, de ses freak shows, d’une centaine de films musicaux et clips expérimentaux ou bizarres et de surprises.

Pablo Chimienti

Sur scène

En tout, ce sont une cinquantaine d’artistes ou de groupes qui vont monter, cette année, sur l’une des scènes du Cabaret vert.

Christine and the Queens.

Christine and the Queens.

Les têtes d’affiche

– Jeudi : Étienne Daho, Christine and the Queens, Paul Kalkbrenner

– Vendredi : The Chemical Brothers

– Samedi : Selah Sue, Limp Bizkit

– Dimanche : Hubert-Félix Thiéfaine

Les découvertes

– Jeudi : Slaves, Shamir, Fuzz, Benjamin Clementine

– Vendredi : Wand, Jurrassic 5, Dans Deacon

– Samedi : Drenge, Algiers, Rone

– Dimanche : Puts Marie, Fakear

Les locaux

– Jeudi : Electro Userz

– Vendredi : A-Vox

– Samedi : Muddy Jack

– Dimanche : Amélie McCandless, Sens Unique

 

Infos pratiques

Adresse : Square Bayard – Charleville-Mézières. France. À 1 h 30 de Luxembourg.

Ouverture des portes : Jeudi à 17 h. Vendredi, samedi et dimanche à 14 h.

Fermeture des portes : Jeudi, vendredi et samedi à 3h. Dimanche à 23 h.

Camping : Deux campings attendent les festivaliers. Un juste à côté du site, pour faire la fête, l’autre à 10 minutes à pied et plus calme. Tarif : 10 euros la nuit par personne.

Tickets : Pass 4 jours : 80 euros. Pass 3 jours : 55 euros. Pass 1 jour (jeudi, vendredi ou samedi) : 32 euros. Dimanche : 5 euros.

www.cabaretvert.com

 

Le coin des phylactères

Festival dans le festival, l’espace BD du Cabaret vert propose cette année encore un choix d’albums éclectique et au cœur de la création actuelle du 9e art. Aventure avec Silas Corey de Pierre Alary ou Tykko des sables de Nicolas Keramidas; fantastique avec Le Cycle de Nibiru de Mathieu Moreau ou Les Enquêtes du Mystérium de Brice Cossu; Polar avec Sherlock Holmes Society de Stéphane Bervas et Sylvain Cordurié, Metropolitain ou Soda ; Heroïc-fantaisie avec Le Banni de Stacy Tarumbana, SF avec Siberia 56 d’Alexis Sentenac ou encore séries jeunesse avec Pitchi Poï de Laurent Cagniat ou Nanami d’Amélie Sarn.

490_0008_14238213_Couv_83572Tous les styles sont présents au Cabaret vert où 35 auteurs – principalement français, mais aussi allemands ou serbes – seront présents samedi et dimanche, prêts à dédicacer leurs albums aux bédéphiles. Un espace un peu à part dans le festival, car, tout en étant à côté de la scène Zanzibar, il est ouvert aussi bien aux possesseurs de tickets pour le festival qu’à des amateurs de BD venus exclusivement pour ça. « On mélange deux publics différents , note le directeur, Julien Sauvage, car si l’amateur de rock est souvent bédéphile, je ne vois pas le festivalier lambda se trimbaler toute la journée de concerts avec dix BD dans le sac pour se les faire dédicacer. »

Si cette spécificité rock pour un festival BD a posé quelques problèmes au départ aux organisateurs, elle est avec le temps devenue un atout. « Les auteurs aiment bien venir chez nous, car le public est important et puis ils savent qu’une fois les séances de dédicaces terminées, vers 20 h, ils peuvent bénéficier de notre programmation musicale. Certains en profitent vraiment et s’éclatent! », ajoute l’organisateur.

 

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