À l’Ouest, rien de nouveau, production en allemand de Netflix, s’est imposé très largement dimanche soir en décrochant sept Bafta, les récompenses britanniques du cinéma, dont ceux du meilleur film et du meilleur réalisateur pour Edward Berger.
Un siècle après le célèbre roman pacifiste de 1929 d’Erich Maria Remarque ici porté à l’écran, le producteur Malte Grunert a souligné à quel point son message était pertinent.
À l’Ouest rien de nouveau raconte l’histoire de jeunes hommes qui, empoisonnés par la propagande politique nationaliste de droite, vont à la guerre en pensant que c’est une aventure », a-t-il déclaré, « la guerre est tout sauf une aventure ».
Le film, qui suit un jeune soldat allemand pendant la Première Guerre mondiale est consacré dans sept catégories lors de cette 76e cérémonie des Bafta, qui s’est tenue au Royal Festival Hall de Londres. Il est sorti à la fois sur Netflix et en salle au Royaume-Uni.
Nommé dans 14 catégories au total, il égalait Tigre et Dragon (2000) pour le nombre de nominations pour un film réalisé dans une autre langue que l’anglais. Il est également multinominé pour les Oscars le mois prochain.
Cate Blanchett décroche le Bafta de la meilleure actrice pour son rôle de cheffe d’orchestre impitoyable dans Tar, et a salué en recevant son prix une « année extraordinaire pour les femmes ».
L’Américain Austin Butler a quant à lui décroché le prix du meilleur acteur pour son rôle dans le biopic Elvis sur la légende du rock’n roll, s’imposant au détriment de Colin Farrell, qui figurait parmi les grands favoris pour Les Banshees d’Inisherin.
« Meilleur quoi ?? »
Cette tragicomédie sur la rupture brutale d’une amitié récolte au final quatre récompenses, notamment pour les meilleurs seconds rôles attribués à Barry Keoghan et Kerry Condon.
Il s’impose aussi dans la catégorie meilleur scénario original et meilleur film britannique, bien que le long métrage soit très largement irlandais. « Tous les Irlandais du casting et de l’équipe vont se demander meilleur quoi ?? », a d’ailleurs plaisanté le réalisateur, britannique, du film, Martin McDonagh.
L’Irlande était particulièrement à l’honneur cette année : un quart des 24 nominations dans les catégories d’acteurs reviennent à des Irlandais grâce aux « Banshees »(quatre acteurs irlandais nommés), mais aussi avec Mes rendez-vous avec Leo et Aftersun, nommés dans la catégorie meilleur acteur avec respectivement les Irlandais Daryl McCormack et Paul Mescal.
Nommé dans dix catégories, le long métrage Everything Everywhere all at Once, où l’actrice malaisienne Michelle Yeoh interprète une propriétaire de laverie plongée dans des univers parallèles ne remporte que le Bafta du meilleur montage.
Au total cette année, 45 films étaient nommés dans une ou plusieurs catégories, en légère baisse par rapport à l’année dernière (48).
Hommage à la reine
Le prix du meilleur documentaire a été décerné à Navalny, consacré à l’opposant russe Alexeï Navalny, sur fond de polémique, après que le patron du site d’investigation Bellingcat, Christo Grozev, a été empêché d’assister à la cérémonie pour des raisons de sécurité. La police de Londres a invoqué le risque « d’intentions hostiles d’États étrangers ».
Plus de cinq mois après le décès de la reine Elizabeth II, Helen Mirren a présenté un hommage à la monarque. L’actrice de 77 ans avait remporté un Oscar et un Bafta pour son interprétation de la souveraine dans le film The Queen en 2006.
Le prince William, petit-fils de la reine et président des Bafta depuis 2010, a assisté à la cérémonie avec son épouse Kate pour la première fois depuis 2019.
La cérémonie des Bafta, comme celle des Golden Globes, donne un avant-goût des Oscars, qui seront décernés le 12 mars à Los Angeles.