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L’Allemagne veut bannir les symboles militaires des deux guerres mondiales


La caserne de Hanovre est rebaptisée ce mercredi, pour mettre fin aux références agressives du passé (Photo : AFP).

Une caserne portant le nom d’un ancien général prussien a été rebaptisée mercredi, première étape symbolique d’une réforme plus profonde visant à supprimer dans l’armée les symboles issus des deux guerres mondiales.

La caserne Emmich-Cambrai — du nom de l’officier allemand Otto von Emmich et de la ville française de Cambrai occupée durant la Grande Guerre — s’appellera désormais « Adjudant-chef Lagenstein », en hommage à un soldat allemand de 31 ans mort en Afghanistan en 2011 lors d’une attaque dans la province de Takhâr. « Cultiver les traditions signifie établir des modèles pour aujourd’hui et demain. L’adjudant-chef Tobias Lagenstein en est un exemple et je ne pouvais pas m’imaginer un meilleur nom pour cette caserne », a déclaré la ministre de la Défense Ursula von der Leyen.

Selon l’armée allemande, Emmich avait joué un rôle clé dans l’invasion « illégale » de la Belgique en 1914, tandis que Cambrai était le théâtre d’une bataille sanglante en 1917 après des années d’occupation allemande. Ce changement de nom, voulu aussi par les militaires de cette caserne de Hannovre, constitue donc la mise en oeuvre du virage voulu par la ministre pour que la Bundeswehr se détourne de certaines traditions troubles.

Des références à Rommel aussi…

Elle avait annoncé des réformes après une importante polémique concernant la Wehrmacht, l’armée du régime nazi, survenue l’an dernier après l’arrestation d’un officier allemand soupçonné d’avoir planifié un attentat contre des personnalités allemandes jugées trop favorables à l’immigration. Lors de l’inspection de sa caserne, des reliques du IIIe Reich avaient été retrouvées, lançant un débat national sur le rapport au passé des militaires. Suite à cette affaire, Ursula Von der Leyen, une proche d’Angela Merkel, avait annoncé en mai vouloir réécrire un arrêté qui encadre les traditions au sein de la Bundeswehr et qui date de 1982. Parmi les mesures figurait notamment le projet de «rebaptiser» la vingtaine de casernes qui évoquent encore le IIIe Reich, comme celles portant le nom du général Erwin Rommel, chef du corps expéditionnaire d’Afrique du Nord.

AFP.

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