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La sortie ciné du mercredi : « The Hobbit »- Chap. 3 (Vidéo)


Le Néo-Zélandais Peter Jackson boucle sa trilogie inspirée de l’œuvre de J.R.R. Tolkien avec The Hobbit : The Battle of the Five Armies. Un film au goût d’inachevé, de déjà vu.

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Le réalisateur conclut la trilogie de l’adaptation de Bilbo le Hobbit, et signe une superproduction épique du roman publié il y a 77 ans par Tolkien. (Photos : DR)

Cette fois, promis juré, c’est fini et bien fini. En salles cette semaine, The Hobbit : The Battle of the Five Armies, le nouveau film du Néo-Zélandais Peter Jackson et le troisième de la trilogie The Hobbit, boucle donc près de vingt ans de « compagnonnage » du réalisateur avec l’œuvre romanesque du Britannique J.R.R. Tolkien (1892-1973). Un attachement qui, à l’écran, avait donné en 2012 The Hobbit : An Unexpected Journey et en 2013, The Hobbit : The Desolation of Smaug.

Jackson aime rappeler qu’il a tourné les trois films de la saga en même temps en 2011 en Nouvelle-Zélande pendant neuf mois et précise qu’il travaille actuellement sur une version longue (plus trente minutes) de The Battle of the Five Armies, sans dire si cela donnera matière à un film pour les salles ou uniquement pour la version DVD. On sait seulement que la trilogie The Hobbit aura coûté 650 millions d’euros et, avant même la sortie du troisième volet, rapporté plus de 1,5 milliard d’euros !

Là encore, respectant au plus près l’œuvre de Tolkien, Peter Jackson emmène le spectateur dans un monde magique. Dans cette Battle of the Five Armies, Thorin et les Nains atteignent enfin la Montagne Solitaire et, avec l’aide de Bilbo le Hobbit, ils vont pouvoir récupérer leur royaume et leur trésor. Mais ce n’est pas si simple que ça dans ce monde. En effet, ils ont réveillé Smaug le dragon, ce qui le déchaîne et l’amène à s’en prendre aux habitants de Lac-ville.

> « Je ne veux pas décevoir le public »

Conséquence : les Nains, les Elfes, les Humains mais aussi les Wrags et les Orques menés par le Nécromancien convoitent les richesses de la Montagne Solitaire. La bataille des cinq armées est annoncée, Bilbo est le seul à pouvoir unir ses amis contre les puissances obscures de Sauron. C’est l’heure du combat final… Dans son tour promotionnel, Jackson a confié que ce troisième film de la trilogie était son « préféré ». C’est « un vrai thriller », assure-t-il. Est-ce pour autant un film réussi ?

Bien sûr, à l’écran, ça déménage, ça impressionne. Bien sûr, l’un des acteurs, Ian McKellen, affirme que « cette saga aura été l’une de (s)es plus belles expériences professionnelles » et le réalisateur, d’ajouter : « Je me sens une responsabilité à l’égard des spectateurs que je ne veux pas décevoir ». Bien sûr, la production n’a pas lésiné sur le budget et ça se voit à l’image, avec, entre autres, un nouveau procédé technique qui consiste à construire deux décors où se déroule l’action : le premier dimensionné pour les acteurs principaux, et le second créé sur fond vert pour les personnages plus petits ou plus grands apparaissant dans la même scène.

Les comédiens peuvent ainsi jouer la séquence dans les deux décors simultanément, tandis que les caméras filment chaque décor de manière parfaitement synchronisée… et Peter Jackson a utilisé des caméras Epic pour des prises de vues à 48 images par seconde (soit le double de la norme standard en vigueur depuis les années 1920), permettant le « High Frame Rate », procédé qui augmente la fluidité de l’image et la sensation de réalité.

Mais voilà, pour ce combat final sur les rivages de la Terre du Milieu, le réalisateur néo-zélandais donne l’impression de se répéter (ce troisième film de The Hobbit n’est pas sans rappeler le dernier de la saga The Lord of the Rings). Pis, on arrive à se demander si Peter Jackson n’a pas pu résister aux diktats de la production et/ou succombé, lui aussi, aux bonnes vieilles recettes commerciales. Oui, il était temps que le combat se termine…

De notre correspondant à Paris, Serge Bressan