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La Kulturhaus lance une série de projets en langues des signes


Le projet «Babel. Un mot, un geste», est pensé en direction des gens ayant des problèmes auditifs. (photo: Kulturhaus de Mersch)

La Kulturhaus de Mersch a présenté, mercredi, son projet «Babel. Un mot, un geste», une série de projets artistiques adaptés en langue des signes.

« Il y a plus de dix ans, pour la première fois, on a fait une mise en scène en intégrant la langue des signes», lance Karin Kremer, la directrice de la Mierscher Kulturhaus.

«Plus de dix ans qu’on essaye de mettre la lumière sur des situations de handicap dans nos projets», ajoute-t-elle. Et il est vrai que, sans se limiter à cela, c’est là une des principales spécificités du centre culturel de Mersch.

C’est en suivant ce même chemin que la structure a, avant même le projet de loi 7142, eu l’idée de lancer le projet «Babel. Un mot, un geste», plus particulièrement pensé en direction des gens ayant des problèmes auditifs.

Cela concerne «aussi bien la personne qui n’entend plus rien que celle qui a une déficience auditive partielle», note la responsable, «mais aussi tout son entourage : familial, scolaire, social, etc».

Un projet qui, comme toujours à la Kulturhaus, n’exclut personne. «Pour nous, c’est essentiel de ne pas proposer des projets à part pour les gens en situation de handicap, mais au contraire de toujours proposer un mélange de gens et des spectacles accessibles aussi bien aux personnes en état de handicap qu’aux autres.»

Et la directrice de poursuivre : «Ces personnes sont totalement exclues de plein de domaines.

On fait pas mal de choses pour les gens qui ont des problèmes de mobilité, pour ceux qui sont concernés par une déficience visuelle, mais pour les personnes en déficience auditive, c’est plus compliqué. La langue des signes est un langage qui, par définition, ne s’entend pas.

Ce qui fait qu’on ne la remarque souvent même pas. Pourtant, ces gens ont aussi le droit d’avoir accès à la culture. C’est un défi, pas seulement pour les personnes touchées, mais pour toute la société!»

Une tour à bâtir pierre après pierre

Ainsi, le 25 septembre dernier, en collaboration avec le Centre national de littérature, la Maison de la culture de Mersch a proposé une soirée littéraire «Klang a Rhythmus» avec des lectures de Paule Daro, Jhemp Hoscheit et Nico Helminger, avec traduction simultanée en langue des signes. La première pierre de cette nouvelle tour de Babel.

«On a remarqué alors que la langue des signes est très difficile pour traduire la poésie. En langue des signes, il n’y a qu’un temps, il y a le « toi », mais pas le « vous », etc., et les règles sont très strictes», se souvient Karin Kremer.

Pas de quoi démotiver la responsable qui a présenté, mercredi au Centre de logopédie – tout un symbole! – les prochains rendez-vous de Babel. Des rendez-vous qui ne se contentent pas de mettre un traducteur en langue des signes dans un coin, mais qui intègrent véritablement la langue des signes à la mise en scène du projet.

Des spectacles éparpillés aux quatre coins du pays parce qu’«il ne faut pas concentrer l’offre à un seul endroit, car les gens concernés habitent partout dans le pays».

Ainsi le premier rendez-vous sera dans la capitale, au Cercle Cité, le deuxième dans le sud à la Schungfabrik à Kayl, le troisième au théâtre des Casemates, encore une fois à Luxembourg, puis le logo «Babel» sera présent dans l’Est, à Echternach autour de la Springprozession, pour retourner ensuite à Mersch, au parc du CNL.

Et ce n’est là qu’un début. Le projet Babel n’est pas un festival, insiste-t-on du côté de Mersch, mais une plateforme qui a pour but «de faire découvrir tout projet, toute initiative, toute soirée, toute discussion proposée dans ce domaine, où que ce soit au Luxembourg et au-delà!» Un projet permanent donc, sans fin, comme la tour dont elle porte le nom!

Pablo Chimienti