Accueil | Culture | La galère des élèves gauchers

La galère des élèves gauchers


Des ateliers d'écriture et de cuisine pour gauchers étaient au programme de la huitième édition de la fête nationale des Gauchers. (photo AFP)

À quelques jours de la rentrée scolaire en France, la huitième édition de la fête nationale des Gauchers s’est tenue dimanche à Brive-la-Gaillarde, et était dédiée cette année à l’élève gaucher. Des ateliers pédagogiques encadrés par des enseignants et des espaces tests de latéralité ont sensibilisé parents, enseignants et enfants aux difficultés rencontrées en milieu scolaire par les élèves gauchers.

Le président de l’association lesgauchers.com, Alain Galobardès, est à l’initiative de cette journée des gauchers créée à Brive en 2007 dans la continuité de sa déclinaison internationale, célébrée le 13 août. Ce Corrézien a créé la première boutique française en ligne d’achats de matériel pour gauchers, en 2004, en s’inspirant d’une boutique spécialisée qu’il avait découverte lors d’un séjour à Londres.

Son site marchand propose ainsi des fournitures scolaires (stylos, ciseaux, taille-crayons) à l’usage des jeunes gauchers. Mais il s’adresse aussi à leurs aînés qui peuvent y trouver des ustensiles de cuisine (économes ou tire-bouchons) ou du matériel de jardinage et de bricolage (sécateurs, pinces, etc).

La huitième édition de la fête nationale des Gauchers a ainsi permis aux familles de gauchers de faire leurs emplettes sur les stands prévus à cet effet et de glaner au passage quelques conseils auprès des professionnels.

Un atelier de graphologie, animé par Pascale Chavonnet, a attiré dimanche un large public, donnant l’occasion aux enfants et à leurs parents d’échanger, entre autres, avec des graphothérapeutes ou des psychomotriciens sur les douleurs occasionnées par une mauvaise position pendant la prise de notes.

« Encore aujourd’hui, des parents viennent nous voir et nous disent que leurs enfants gauchers n’ont pas le droit de travailler avec un matériel adapté », explique Pascale Chavonnet. Cette graphothérapeute a raconté sa propre expérience d’élève gauchère : « À la maternelle, on m’a forcée à écrire de la main droite. »

Des problèmes qui persistent

« Je pensais que c’était de l’histoire ancienne, mais en réalité, les problèmes subsistent », a constaté cette professionnelle installée à Paris qui soigne depuis dix ans les dysgraphies liées à une écriture trop lente et illisible, spécifique des gauchers. « En maternelle, le matériel était adapté seulement aux droitiers. Et il y a dix ans, il était encore très compliqué de trouver, en France, des fournitures pour gauchers », témoigne Claire, mère de deux gauchères. Le placement dans la salle de classe peut aussi poser problème : « Quand un gaucher est assis à côté d’un droitier, le coude à coude entre les deux est parfois très gênant. »

Pour sa fille Romane qui entre en cinquième, le cauchemar du gaucher, « c’est le cahier à spirales ». « Souvent, nos mains sont aussi pleines d’encre parce qu’on repasse toujours sur ce que l’on vient d’écrire », a témoigné à son tour sa sœur aînée, Lilou, qui entre en quatrième.

Le ministère de l’Éducation nationale a mis en ligne sur son site des recommandations aux enseignants pour que l’enfant gaucher puisse s’intégrer à la classe et apprendre à écrire sans douleur. «C’est en étant attentif à ses comportements dans différentes activités qu’on peut vérifier si un enfant va devenir droitier ou gaucher et qu’on peut donc l’aider à structurer cette composante importante de sa motricité», souligne ainsi le ministère.

Le Quotidien / AFP

8 à 15% de gauchers

Selon une étude anglo-saxonne réalisée en 1977, les gauchers représenteraient 8 à 15 % de la population.

PUBLIER UN COMMENTAIRE

*

Votre adresse email ne sera pas publiée. Vos données sont recueillies conformément à la législation en vigueur sur la Protection des données personnelles. Pour en savoir sur notre politique de protection des données personnelles, cliquez-ici.