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La France s’en remet à la Québécoise La Zarra pour l’Eurovision


L'artiste, qui s'est fait connaître avec "Tu t'en iras" cultive une image entre glamour et mystère. (Photo capture d'écran instagram la zarra)

Surprise : la France s’en remet pour l’Eurovision 2023 à la Québécoise La Zarra, révélée par son hit « Tu t’en iras » en 2021, sans passer par un vote d’un jury et du public comme ces dernières années.

La France a annoncé ce jeudi le nom de sa représentante pour le prochain concours de l’Eurovision. C’est la chanteuse québécoise La Zarra qui ira défendre les couleurs du pays à Liverpool.

« C’est très drôle, quand j’étais petite, ma mère me chantait L’enfant et l’oiseau », confie la chanteuse. « C’est un signe ! », s’exclame à ses côtés Alexandra Redde-Amiel, cheffe de la délégation française à l’Eurovision. C’est avec ce titre que Marie Myriam a décrochée la dernière victoire française à l’Eurovision en 1977.

Alexandra Redde-Amiel réfute par ailleurs toute révolution pour la sélection. « Chaque année, l’histoire de l’Eurovision est différente en France. La sélection externe, par vote d’un jury et public, est mise entre parenthèses en 2023 mais reviendra en 2024 », assure celle qui est aussi directrice des divertissements et jeux de France Télévisions.

Les éliminatoires télévisés avaient fait émerger ces dernières années des représentants français comme Barbara Pravi, deuxième en 2021, ou Alvan & Ahez, avant-derniers en 2022. A entendre Alexandra Redde-Amiel, le changement de mode de désignation n’a rien à voir avec la désillusion de l’an passé. Mais il a été induit par une « rencontre » et une « conviction ».

« Aujourd’hui, j’ai plus confiance en moi »

« En tant que directrice des divertissements, je rencontre beaucoup d’artistes tout le temps et, il y a deux ans, j’ai rencontré La Zarra, en adéquation avec ce que je recherche pour l’Eurovision », relate-t-elle. La Zarra (nom de scène choisi en référence à « La Môme », surnom d’Edith Piaf) rembobine le film. « Ces dernières années, je n’étais pas prête, j’écrivais mon premier album (« Traîtrise », sorti fin 2021) et je ne me voyais pas défendre la France, ce grand pays ».

« Aujourd’hui, j’ai plus confiance en moi et je suis entourée d’une équipe motivée », expose celle qui prépare parallèlement son second album. L’artiste, qui s’est fait connaître avec « Tu t’en iras » (20 millions d’écoutes sur Spotify, première plateforme musicale), cultive une image entre glamour et mystère. Rien ne filtre sur son âge. Tout juste concédait-elle dans le journal Le Parisien venir d’une famille de sept enfants nés au Québec de parents maghrébins.

Ce n’est évidemment pas avec « Tu t’en iras » qu’elle défendra la France le 13 mai à Liverpool (l’Ukraine a remporté la dernière édition mais ne peut accueillir le concours cette année en raison de l’invasion russe). La chanson sera dévoilée prochainement.

« Avec l’Eurovision, mon personnage de La Zarra va évoluer, grandir et il y aura peut-être des petites surprises », concède juste la chanteuse coiffée façon âge d’or d’Hollywood.

« J’ai été vite adoptée »

Alexandra Redde-Amiel souligne que « La Zarra est remplie de personnages: elle est mystérieuse, iconique, extravagante, discrète, incarne le chic à la française, est charismatique. Tout est réuni pour une très belle future gagnante ».

En 2001, la France avait été représentée à l’Eurovision par la Canadienne Natasha St-Pier (4e). La Zarra, qui fait des allers-retours entre Québec et France et vit surtout ces temps-ci à Paris, se « sent un peu française ».

« J’ai été vite adoptée, le Québec et la France sont très proches. Je ne sais si c’est à cause de notre accent (rires) mais vous nous aimez bien, et c’est une fierté de représenter la France », développe celle qui a « la variété française » dans son « ADN ».

Comment gère-t-elle la chanson d’une vie, celle à interpréter en mondiovision ? « Je n’en dors pas la nuit (rires). Plus sérieusement, j’ai fait énormément de sports de combat, de la boxe: on répète les mouvements pour que le corps apprenne; pour l’Eurovision, on va répéter, répéter, jusqu’à ce que ce soit facile de chanter devant des centaines de millions de téléspectateurs ».