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[Musique] Justice revient faire la loi


Sorti mercredi, le single One Night/All Night est du Justice pur jus, creusant leur veine entre un rock massif et une electro bourrine, avec un soupçon de pop pour harmoniser le tout. (Photo : afp)

Le duo electro parisien Justice a dévoilé hier deux nouveaux morceaux en prélude à Hyperdrama, un des albums les plus attendus de l’année.

Huit ans d’absence discographique s’apprêtent à prendre fin : Justice, duo electro emblématique de la «French Touch», a annoncé la date de sortie de son nouvel album, Hyperdrama, le 26 avril. «J’ai l’impression qu’on est arrivés tous les deux frais sur ce projet. Au final, ça a été fluide, on était contents de se retrouver, chacun avec de nouvelles influences, de nouvelles envies», expliquaient hier Xavier de Rosnay et Gaspard Augé sur Franceinfo, l’un finissant la phrase de l’autre.

Leur dernier album studio, Woman, remonte à 2016. Puis le tandem a célébré ses dix ans avec le projet Woman Worldwide, qui s’est décliné en une série de concerts, un album live et un film. Ensuite, Gaspard Augé s’est essayé à l’aventure en solo avec un album instrumental au titre tout trouvé, Escapades (2021).

Sorti mercredi, le single One Night/All Night, que les Français interprètent avec les Australiens de Tame Impala, est du Justice pur jus, creusant leur veine entre un rock massif et une electro bourrine, avec un soupçon de pop pour harmoniser le tout. Dans la foulée, Justice a lâché un deuxième titre inattendu, l’instrumental Generator, dont le seul titre suffit à évoquer les ambiances flamboyantes et possédées du duo.

«Conquérants de l’inutile»

L’attente de l’album Hyperdrama est grande aux États-Unis, point de départ de leur tournée mondiale en avril avec Coachella, festival californien huppé. Billboard, média américain spécialisé, rappelle que «Justice a été très discret depuis son Grammy», prestigieux trophée américain remporté en 2019, leur second après celui de 2009. «Le premier fait d’armes du duo fut leur single D.A.N.C.E., immédiatement iconique, dans leur album inaugural qui a changé le paysage en 2007» rembobine également le média.

Mais que l’on ne vienne pas parler de single à Xavier de Rosnay et Gaspard Augé. «On n’est pas du tout intéressés par le format court. Ce qui nous anime, c’est de faire des albums, alors même que presque plus personne n’écoute des albums, mais j’aime bien cette expression d’un pote qui appelle ça les « conquérants de l’inutile »», éclaire Xavier de Rosnay.

«Ça sent le gros retour»

Le trône de la «French Touch» sur la scène electro mondiale est vacant depuis la séparation de Daft Punk en 2021. C’est d’ailleurs l’ancien manager de cet autre duo français, Pedro Winter, qui héberge Justice dans son label parisien, à rayonnement international, Ed Banger. On peut reconnaître sa patte dans le compte à rebours sur les réseaux de Justice depuis le 1er janvier, à base de poignées de secondes de morceaux et informations distillées au compte-gouttes.

«Ces « teasers » sont très appétissants. Tu es dedans, tu sens que ça va être un bel album, ça sent le gros retour de Justice», commente Paul Langeois, responsable du festival français Beauregard, en Normandie, qui les accueille en juillet.

Dès le morceau D.A.N.C.E., le duo au look de rockeurs, au premier album frappé d’une croix, a fait le lien entre différentes chapelles. «C’est un groupe electro ultime en live, mais aussi rock dans l’énergie, l’attitude, le positionnement, qui réunit plus jeunes et plus âgés. Pour nous, c’est la garantie de finir le festival en apothéose», décrypte pour sa part Clément Meyère, programmateur du festival parisien We Love Green, où passera Justice en juin.

«En termes de show, c’est toujours phénoménal, hyper-pointilleux, sur les visuels, la musique. Ils nous ont déjà demandé si la scène peut supporter un gros dispositif, ils vont prendre toute la scène», salive d’avance Paul Langeois.

Hyperdrama, de Justice. Sortie le 26 avril.