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Jérôme Quiqueret remporte le prix Servais


Le journaliste du Tageblatt succède au double lauréat du prix Servais Guy Helminger, qui avait été récompensé en 2022 pour le roman Lärm, vingt ans après son recueil de nouvelles Rost. (Photo DR)

La Fondation Servais a annoncé, lundi, le lauréat du prestigieux prix littéraire : il s’agit de Tout doit disparaître, récit entre histoire et fait divers signé Jérôme Quiqueret.

Le 32e prix Servais a été décerné à Jérôme Quiqueret pour son livre Tout devait disparaître, a annoncé, hier, la Fondation Servais par voie de communiqué. Le journaliste du Tageblatt succède ainsi au double lauréat du prix Servais Guy Helminger, qui avait été récompensé en 2022 pour le roman Lärm, vingt ans après son recueil de nouvelles Rost. Sous-titré «Histoire véridique d’un double meurtre commis à Esch-sur-Alzette à la fin de l’été 1910», le premier ouvrage de Jérôme Quiqueret se présente sous la forme d’une enquête à plusieurs niveaux, criminelle bien sûr, mais aussi historique et sociologique.

Le fil rouge de ces 480 pages est donc l’élucidation du meurtre de Françoise et Henri Kayser-Paulus, couple de quinquagénaires retrouvés assassinés dans la chambre de leur spacieuse maison située à l’orée du quartier ouvrier de la Grenz, à Esch-sur-Alzette, le matin du 14 septembre 1910. Un crime qui devient évènement, et dont les enquêteurs espèrent trouver l’auteur entre les milliers d’ouvriers étrangers ayant amené dans leurs bagages leurs idées révolutionnaires, et les vieilles familles eschoises qui structurent encore la vie sociale du quartier.

Récit journalistique, documentation historique et « true crime »

Le jury du prix Servais, présidé par Sébastian Thiltges, salue l’«impressionnante recherche» sur laquelle est basé l’ouvrage, et argue que «Jérôme Quiqueret ébranle les frontières des genres textuels : inédit au Luxembourg tout en s’inscrivant dans la fluidité contemporaine des formes littéraires, son mélange de récit journalistique, de documentation historique et de « true crime », reconstruit dans un échafaudage fictionnel, interroge profondément les ressorts narratifs, rythmiques et compositionnels de l’écriture littéraire».

«Au-delà de l’intérêt pour le fait divers, qui nous plonge tant dans le quotidien des gens que dans les tensions politiques et idéologiques qui jalonnent leurs vies, le récit du crime devient aussi le prétexte d’un portrait vivant, aux multiples facettes, de la ville d’Esch-sur-Alzette», «de la description des transitions ou ruptures sociétales qu’ont connues la région, le pays voire le continent; des rapports de force entre individus, sociétés et peuples; ainsi que de la vie culturelle et de l’ordinaire» de la population eschoise, écrit encore le jury. Enfin, «le jury a aussi été particulièrement sensible aux nombreux personnages habituellement invisibles qui font leur entrée en littérature» et «au regard atypique que le livre porte sur différentes personnalités de l’histoire littéraire du pays».

Depuis 1992, le prix Servais (doté de 6 000 euros) récompense chaque année, sur proposition d’un jury indépendant, l’ouvrage littéraire le plus significatif paru au cours de l’année précédente.

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