Nouveau venu sur la scène pop-rock, « Go By Brooks », groupe mené par Laetitia Koener, sort samedi son premier EP, « Rivers ». Une galette cinq pistes pleine de rock et de mélancolie.
Jérome Moes, Sacha Heck, Laetitia Koener et Gilles Krein (de g. à d.) ont, depuis ces photos, été rejoints par Nicolas Palumbo au sein de « Go By Brooks ». (Photo : Sam Flammang)
Il y a des années qui commencent bien. Niveau pop-rock grand-ducal, 2015 commence sur les chapeaux de roues. Pas encore 10 jours d’existence et voici déjà que pointe une première sortie d’EP. Bon, certes, le groupe, Go By Brooks, demeure pour l’heure largement inconnu, mais ce quintette de pop-rock-folk mélancolique semble bien armé pour pas mal faire parler de lui à l’avenir.
Une jolie fille à la tête bien pleine sur le devant de la scène, mais aussi à l’écriture et même à l’initiative du band, et, derrière elle, quatre jeunes gaillards aguerris pour transformer en chanson les textes de la belle, pour arranger les morceaux et pour les magnifier avec de beaux solos : l’équation semble parfaite.
Avec Laetitia au chant et à la guitare, Jérôme aux claviers, Gilles à la batterie (trois anciens camarades de classe issus de la section musique du lycée de Garçons à Esch), Sacha à la basse et Nicolas à la guitare, on est encore loin de Leonard Cohen, inspiration première de Laetitia Koener, à qui elle a consacré son mémoire de fin d’études à Paris. Le nom même du groupe, Go By Brooks, est tiré du titre d’un poème du natif de Montréal et le groupe a, un temps, repris sur scène l’inoubliable Hallelujah de Cohen avant de se raviser et de revenir à quelque chose de moins exigeant. Car oui, reconnaissons-le, Leonard Cohen est loin ; mais, Go By Brooks n’a pas à rougir. Surtout pour un tout jeune groupe, car son premier opus, Rivers, n’est vraiment pas mal du tout.
> Entre amour et critique
Enregistrée pendant l’été 2014, la galette propose cinq titres originaux. Streets of Paris est très pop, Take My Hand offre une belle ballade triste, mais dans un tout autre style, Dancing with the Devil, Obey et Beautiful Loser (autre référence à Leonard Cohen) proposent quelques moments de bon rock énergique avec quelques solos remarquables. « Je n’aime pas l’idée de ne proposer qu’un genre de musique », explique Laetitia Koener, professeur de français dans le civil, mais qui préfère le son de la langue de Shakespeare quand elle chante. Elle offre donc un vaste éventail de styles, quitte à surprendre. Des différences représentées par la libellule présente sur la couverture de l’album, car, rappelle le groupe, « c’est à la fois un animal fragile et plein de grâce et un redoutable prédateur ».
Un grand écart musical, donc, qui se retrouve également dans les textes des chansons. S’il n’est question que d’un amour perdu à jamais dans Take My Hand, Streets of Paris, le single de Go By Brooks ne se contente pas de rappeler que la capitale française est la « cité de l’amour » (« City of Love », entend-on souvent dans la chanson), mais présente, au contraire de ce que l’on pourrait croire au départ, les côtés négatifs de la ville où la chanteuse a vécu cinq ans. Pour le reste, Dancing with the Devil parle de drogue, Beautiful Loser parle, oui, d’amour, mais aussi de personnes paumées qui ont touché le fond et Obey critique aussi bien certains hommes politiques que « les gens qui se cachent de plus en plus derrière leurs portables au lieu de parler directement aux gens ». Des textes qui peuvent donc sembler superficiels au premier abord, mais qui cachent finalement des paroles bien pertinentes.
Ces cinq premiers morceaux seront évidemment repris, samedi, sur la scène de T’Scheier pour la soirée de lancement de l’EP. Mais ils ne seront bien évidemment pas les seuls. En tout, c’est une douzaine de chansons que le quintette a prévu de reprendre pour l’occasion. Car oui, depuis l’enregistrement de l’EP, l’eau n’a cessé de couler sous les ponts pour Go By Brooks. Ses ruisseaux sont devenus des rivières et ces petites rivières sont en train de se transformer en gros fleuves. Ainsi, le groupe dispose déjà de nouvelles chansons. Des morceaux qui deviennent de plus en plus rock depuis qu’ils naissent du travail en commun des différents musiciens et surtout depuis l’arrivée dans la bande du guitariste Nicolas Palumbo. Autant dire que le concert sera dansant. Le groupe, ultime preuve de sa qualité, sera précédé sur scène par Daniel Balthasar & Band. Une belle reconnaissance. À la libellule désormais de se faire une place !
De notre journaliste Pablo Chimienti
T’Scheier – Aspelt.
Samedi à partir de 21 h. GRATUIT.
Vraiment super groupe je suis agent de sécurité on a discuter ensemble dans la loge.