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France: Jean-Baptiste Andrea remporte le prix Goncourt pour « Veiller sur elle »


"Veiller sur elle" est le quatrième roman de Jean-Baptiste Andrea (Photo : AFP)

Jean-Baptiste Andrea a remporté mardi le Goncourt pour « Veiller sur elle », une fresque de plus de 500 pages qui mêle l’histoire de l’Italie au XXe siècle, un amour contrarié et la passion pour l’art, publié par une petite maison d’édition, L’iconoclaste.

Le romancier âgé de 52 ans a été élu au 14e tour, preuve des dissensions au sein du jury du plus prestigieux prix littéraire francophone présidé par Didier Decoin, dont la voix compte double. Il faisait face à Eric Reinhardt, considéré comme favori, à Gaspard Koenig et à Neige Sinno, récompensée lundi par le prix Femina.

« C’est un moment extraordinaire et je pensais pas vivre ça une seule fois dans ma vie », s’est exclamé Jean-Baptiste Andrea, aux abords de Drouant, le restaurant parisien où est décerné le Goncourt traditionnellement depuis 1914, à l’heure du déjeuner. « Je pense à tous les gamins qui en rêvent, et qui se disent: je n’y arriverai pas. J’ai envie de leur dire: soyez déraisonnables ». « L’art c’est la liberté. J’ai toujours cru au romanesque, il n’a jamais été mort le romanesque », a-t-il ajouté.

« Veiller sur elle » est le quatrième roman de Jean-Baptiste Andrea, qui a fait ses premiers pas dans le cinéma avant de se consacrer sur le tard à la littérature, il y a six ans. Cette fresque, sur la sculpture et l’Italie, avait déjà reçu le prix Fnac à la rentrée.

L’ouvrage retrace l’histoire de deux personnages, Mimo, né pauvre et confié en apprentissage à un sculpteur de pierres, et Viola Orsini, ambitieuse héritière d’une famille prestigieuse, qui se lient d’amour en plein basculement de l’Italie dans le fascisme. Le prix Goncourt est l’assurance de ventes considérables lors des deux derniers mois de l’année, les plus importants pour les libraires. Elles atteignent en moyenne quelque 400.000 exemplaires. Mais le Goncourt 2022, « Vivre vite » de Brigitte Giraud, avait déçu de ce point de vue, en restant en-dessous de 300.000 exemplaires.

Dernier tour

L’an dernier aussi, le lauréat n’avait été désigné qu’au tout dernier tour, l’éditeur le plus influent des lettres françaises, Gallimard, se faisant doubler in extremis. C’est chez cet éditeur qu’était publié Éric Reinhardt, l’auteur qui faisait pour beaucoup figure de favori avec « Sarah, Susanne et l’écrivain ».

Immédiatement après le Goncourt, et également au restaurant Drouant, le jury du Renaudot a proclamé son prix 2023, décerné à Ann Scott, 58 ans, pour son roman « Les Insolents » (éditions Calmann-Lévy).

Le roman raconte l’arrivée « au milieu de nulle part » d’Alex, une compositrice de musique de films qui décide de quitter la capitale pour se réinventer, souhaitant vivre « ailleurs et seule ». Le personnage est un double de fiction de l’autrice, ancienne reine des nuits parisiennes installée en Bretagne (ouest).

Née d’une mère russe photographe et d’un père français collectionneur d’art, Ann Scott a grandi à Paris avant de s’installer à Londres, à 17 ans. Elle a été mannequin, batteuse dans un groupe punk. Elle s’est lancée à 29 ans dans l’écriture, signant notamment le roman « Asphyxie », puis « Superstar ». Le prix de l’essai a été décerné à Jean-Luc Barré pour le premier tome, en plus de 900 pages, d’une immense biographie: « De Gaulle, une vie: l’homme de personne (1890-1944) », aux éditions Grasset.

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