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« Flygskam », « Train brag » et « Staycation » : parlez-vous le « Slow tourisme » ?


En France, le groupe Slow Village propose des bivouacs par exemple (Photo : DR)

L’épidémie de Covid-19 bouleverse le secteur du tourisme, où fleurissent de nouveaux termes pour désigner la vogue du « slow tourisme », où l’on prend le temps de la découverte, qui va de pair avec vacances près de chez soi ou « staycation » et la « honte de prendre l’avion » ou « flygskam ».

La crise sanitaire « a eu pour effet immédiat de porter un coup d’arrêt au tourisme de masse », lit-on dans la 43e édition de l’étude annuelle du cabinet KPMG « L’industrie hôtelière française » publiée mardi.

« L’accélération de la prise de conscience écologique » comme « les mesures de distanciation sociale » pourraient renforcer le « slow tourisme », une « manière de voyager (qui) vise à prendre le temps de la découverte et utiliser des moyens de transport moins polluants que l’avion » – ou encore le « train brag », fierté de prendre le train.

Ainsi, des territoires comme le département de l’Aube, « qui a créé un incubateur spécialisé dans le tourisme durable », misent sur cette tendance pour « mettre en avant leurs atouts: patrimoine, nature, culture ».

Cela transforme le marché des hébergements marchands, en lien avec le succès du « glamping » (camping tout confort) : le dernier site du groupe Slow Village dans le Val de Loire offre « tiny houses, bivouacs, lodges » et un parc aquatique « dont l’eau est pompée dans la Loire puis filtrée écologiquement ».

En Alsace, l’hôtel 48° Nord propose 14 « hyttes » -des cabanes scandinaves- en bois, des saunas et des bains nordiques, une offre alimentaire bio et locale issue du potager de l’hôtel, et des activités comme la randonnée en traîneau tiré par des huskys l’hiver.

Dans le « contexte post-confinement lié à une crise sanitaire mondiale », ces hébergements « permettent un isolement choisi », commente KPMG.

Quant à la Folie Barbizon, ouverte en 2020 par le groupe Full Moun, elle combine résidence d’artistes, chambres d’hôtel et restaurant végétarien et propose yoga, ateliers de céramique ou conférences sur l’écologie.

De nouveaux acteurs émergent aussi: agences de location de véhicules aménagés (Nomadism), plates-formes mettant en relation propriétaires de terrain et voyageurs (HomeCamper), ou proposant des « micro-aventures » -stage d’autonomie dans la forêt, découverte des îles du Morbihan à la voile, traversée du Vexin avec un âne-, répondant aux attentes de la « clientèle millenial », comme Chilowé.

Mettre en avant « la qualité de l’expérience, l’immersion au sein de la destination et la préservation de l’environnement » apparaît ainsi comme une réponse de l’industrie touristique à la pandémie.

AFP