Quatre-vingt deux femmes sur les marches, Godard sur un écran de smartphone, un oiseau de nuit sur tapis rouge… Autant d’images qui ont marqué la première semaine du 71e Festival de Cannes.
A Cannes, une belle photo vaut tous les discours : bras dessus-bras dessous, Cate Blanchett et Agnès Varda, entourée de 80 actrices, productrices, décoratrices, distributrices, ont fait corps samedi au nom de l’ « égalité salariale ». Soit la réunion des contraires, une star d’Hollywood côte à côte avec une figure du cinéma indépendant, pour une même cause : celle de la lutte contre les inégalités entre les femmes et les hommes. Une question qui traverse ce Festival, le premier post-Weinstein.
L’art de ne jamais être où on l’attend. Absent des marches pour la projection de son film, Jean-Luc Godard a donné samedi une improbable conférence de presse via un smartphone et une messagerie vidéo. Les journalistes sont priés de faire la queue pour venir poser leur question face au smartphone où apparaît le maître, cheveux ébouriffés et lunettes sur le nez, voix chevrotante… « X + 3 = 1, c’est la clé du cinéma », assène Godard, plus énigmatique que jamais à 87 ans.
Dans un festival qui joue la carte politique, cinquante ans après mai 68, une image reste : celle du nom de Kirill Serebrennikov, mercredi, sur un panneau brandi par les acteurs et producteurs de son film musical L’été (Leto). Tous arboraient un badge avec la photo du metteur en scène et réalisateur assigné à résidence en Russie.
Autre cinéaste sous surveillance, le dissident iranien Jafar Panahi lui aussi absent samedi pour la projection de son film Trois visages.
Il est l’une des révélations de cette édition : le Belge Victor Polster, 16 ans, brille dans Girl de Lukas Dhont, l’histoire vraie d’une jeune fille, née garçon, qui rêve de devenir danseuse étoile. Timide, venu avec sa mère à Cannes, cet élève du Ballet royal d’Anvers s’est lâché toutefois dimanche devant les photographes, avec un numéro digne de son compatriote Jean-Claude Van Damme : un grand écart très maîtrisé, sur le pupitre où défilent chaque jour les stars.
Habituée de la Croisette, l’ancienne Miss Monde et actrice indienne Aishwarya Rai a ébloui les photographes samedi avec une magnifique robe violette dotée d’une longue traine couvrant les marches du Palais des festivals et lui donnant l’allure d’un oiseau prenant son envol.
Les flashes ont aussi crépité sur le tapis rouge pour d’autres tenues remarquées, comme la robe bouffante à fleurs de Cate Blanchett jeudi.
Le Quotidien/AFP