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Festival de Cannes : le parcours du combattant pour accéder à la Croisette


Chaque festivalier, chaque journaliste, passe à la fouille minutieuse des sacs avant de pouvoir accéder au site. (photo AFP)

Est-il encore utile de le préciser ? La France entière est sous le plan Vigipirate. La Croisette d’autant plus. Sécurité est un mot que l’on entend plus souvent pour le moment ici à Cannes que celui de « stars ».

Pour assister aux projections, c’est le véritable parcours du combattant. Il faut d’abord pouvoir accéder sur la Croisette, slalomer entre les « jardinières », passer sous des chaînes métalliques qui relient ces pots de fleurs censés faire barrage aux éventuels camions bélier puis, faire la queue devant le Palais.

Une queue qui peut aller jusqu’à trente minutes d’attente. Chaque festivalier, chaque journaliste, passe à la fouille minutieuse des sacs. Une fouille allant jusqu’à vérifier le contenu de votre porte-monnaie. Sac passé au peigne fin, c’est au tour du festivalier qui doit obligatoirement passer par le portique détecteur de métaux. Une pièce de monnaie oubliée au fond de votre poche ? La clé de votre logement oubliée dans la poche de votre veste ? Le portique se met à sonner. Un agent de sécurité vous demande alors de passer auprès d’un autre agent qui, avec sa palette détecteur de métaux, tente de localiser l’endroit qui a provoqué la sonnerie du portique.

Pendant ce temps, le temps passe et parfois, la séance commence, ce qui met dès lors en danger le festivalier qui va rentrer dans le noir au risque de trébucher sur une des nombreuses marches de la salle. Quant aux organisateurs, ils restent impuissants à ces retards et ces contrôles. C’est que l’on ne badine pas avec la sécurité !

Il faut bien une première fois

Le festival n’est qu’à son début, une fois le week-end passé, il prend sa vitesse de croisière et tout roule. En attendant, il y a toujours des premières fois. Par exemple, jeudi soir, le réalisateur hongrois Kornel Mundruczo, qui avait séduit la Croisette en 2014 avec son White Dog et obtenu le Prix « Un Certain Regard » entrait en compétition officielle. Il présentait La Lune de Jupiter, que le public découvrira ce vendredi soir. Malheureusement pour lui, il est le premier réalisateur de cette édition à avoir essuyé les premiers sifflets des journalistes.

Quant à ce vendredi matin, nous avons assisté au premier incident technique de cette 70e édition. Alors que le film du réalisateur sud-coréen Bong Joon-ho vient d’être lancé, des coups de sifflets envahissent la salle. Si dans un premier temps le projectionniste croit à une réaction de quelques journalistes mécontents de voir apparaître le logo de « Netflix » au générique, il comprendra après seulement dix minutes de cris, d’applaudissements, de sifflements des 2 500 spectateurs qu’il y a un problème. La projection est interrompue, les lumières se rallument. Les festivaliers patientent, s’en amusent de voir les rideaux devant l’écran se fermer pour s’ouvrir à nouveau, de les voir monter pour redescendre aussitôt. Un spectacle qui durera une dizaine de minutes avant que les techniciens ne se rendent compte que le problème venait d’une projection au mauvais format ! Errare Humanum Est… mais nous ne sommes pas certain que le réalisateur Bong Joon-ho l’ait pris avec autant de philosophie.

A Cannes, Thibaut Demeyer

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