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Exposition « Uecht » à Esch-sur-Alzette : l’art est dans le hangar !


Dans l'exposition «Uecht», le graffiti côtoie la sculpture, l'installation, la peinture ou encore la photographie. (photo Alain Rischard)

Pour sa troisième édition, Cueva invite de nouveaux artistes à sortir des murs des institutions culturelles traditionnelles pour découvrir toute la créativité présente au Luxembourg et en Grande Région. Pas moins de 93 artistes sont exposés dans un hangar promis à la destruction prochaine.

L’idée est née dans la tête de quatre créatifs qui souhaitaient offrir une plateforme aux artistes du pays et de la Grande Région au-delà des murs des institutions culturelles classiques. Ils ont alors mis en place un concept simple : trouver un lieu abandonné – ici, l’ancien garage Volkswagen du boulevard Prince-Henri –, le récupérer et l’occuper avec une grande exposition avant sa destruction. Sans aucune forme juridique ni aucun budget, la philosophie de ce regroupement appelé Cueva est de montrer à tous qu’il est possible, avec de la bonne volonté, de bonnes idées et un peu d’huile de coude, de faire des choses et de proposer des évènements de qualité.

Pour cette troisième édition, c’est toujours à Esch-sur-Alzette que le regroupement d’artistes a choisi d’établir son espace, dans un hangar désaffecté, pour l’exposition «Uecht». «Je suis originaire d’Esch, moi-même artiste, et je constate depuis quelques années que la ville est en train de se dévaloriser, surtout sur le plan culturel. Je veux montrer à tous que la ville n’est pas endormie, que l’on peut encore attirer des visiteurs à travers un projet culturel», explique Théid Johanns, l’un des instigateurs du projet.

On peut dire que le résultat est bluffant, avec pas moins de 93 artistes exposés, alors que la première édition en regroupait 33 et la seconde 50. C’est une véritable plongée dans la création qu’ «Uecht» nous propose avec tous les niveaux et tous les genres, du graffiti à la sculpture en passant par l’installation, la peinture ou la photographie.

Dans ce grand mélange qui impose une atmosphère unique et fascinante, on retrouve aussi bien des artistes bien établis que de petits nouveaux. Serge Ecker présente ainsi une de ses pièces conceptuelles, Let’s Talk about Numbers, déjà vue dans d’autres expositions et qui propose une réflexion sur la tragédie que vivent de nombreuses personnes voulant atteindre l’Europe, mais trouvant la mort sur leur chemin. On retrouve également le jeune photographe Morris Kemp, découvert dans l’émission Generation Art produite par RTL.

La culture visible de tous

Chacun des artistes habite l’espace avec son univers singulier et le tout fonctionne très bien ensemble, invitant ainsi le spectateur à une déambulation parmi les créations, mais aussi dans le processus même de création. «On découvre effectivement que la créativité est très riche au Luxembourg et dans la région. Nous avons sélectionné les artistes en suivant leur travail et certains nous ont contactés pour nous proposer de faire partie du projet. Il y a aussi eu d’heureux hasards, surtout pour le programme des performances et évènements», ajoute l’organisateur.

En effet, pour cette édition, en plus d’une exposition de grande envergure pour laquelle les artistes ont soit créé sur place, soit pioché dans leurs créations les plus récentes, «Uecht» propose un programme autour de l’exposition qui donne le tournis. Concerts, spectacles, performances, projections, danse, ce sont autant d’éléments qui ont été proposés en complément pour rendre le projet vivant.

Pour ce dernier week-end, c’est une véritable fête culturelle qui est organisée avec, au programme, de la danse burlesque, un open screen, des concerts et un final auquel tout le monde est invité à venir avec un instrument de percussion pour créer ensemble un rythme commun et finir bruyamment cette édition couronnée de succès. En effet, il y a déjà eu plus de 700 visiteurs par week-end d’ouverture en plus des 1 500 personnes présentes lors du vernissage, sans compter le balai incessant des écoles. «Nous voulons prouver à tous que l’on peut faire des choses ensemble, sans budget, et que chacun peut apporter sa pierre à l’édifice», finalise l’organisateur. En effet, c’est bien la preuve que la créativité est partout et qu’il ne faut parfois pas grand-chose pour réaliser de grands projets.

De notre collaboratrice Mylène Carrière

Coin boulevard Prince-Henri et rue Victor-Hugo – Esch-sur-Alzette.
Vendredi, samedi et dimanche de 14h à 22h.

 

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