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[Exposition] La mode 100 % féminine investit le Met Museum


Plusieurs créatrices françaises s'imposent dès le début du XXe siècle, comme Madeleine Vionnet, Jeanne Lanvin et Gabrielle Chanel. (Photo AFP)

Le Metropolitan Museum de New York consacre une exposition aux créatrices de mode, au-delà des clichés et mettant en lumière des figures restées dans l’ombre.

Symbole de cette exposition intitulée «Women Dressing Women» («Les femmes habillent les femmes»), qui court jusqu’au 3 mars prochain à New York, au Metropolitan Museum, une robe en mousseline de coton ornée de roses en soie et taffetas. C’est la pièce qui permet de redécouvrir Ann Lowe (1898-1981), pionnière chez les créatrices afro-américaines, mais largement ignorée en son temps. Les créations de la couturière ont été portées par les familles les plus riches et puissantes des États-Unis : Rockefeller, Roosevelt, Bouvier… Au Met, c’est la plus fameuse pièce d’Ann Lowe qui trône en majesté, la robe de mariée de Jackie Kennedy (1953).

Trois décennies plus tôt, une maison française désormais oubliée, Premet, lançait la robe «La garçonne» dessinée par «Madame Charlotte», «dont le succès précédait de trois ans celui de (Gabrielle) Chanel» à la tête de la maison du même nom, souligne le musée. La petite robe noire au col blanc est l’une des 80 tenues réalisées par 70 créatrices, iconiques ou méconnues, de l’exposition du Met. La branche mode du prestigieux musée new-yorkais, The Costume Institute, revisite ainsi l’art du vêtement féminin depuis le début du XXe siècle jusqu’à nos jours et aux messages de défense de l’environnement de créatrices comme Gabriela Hearst ou Hillary Taymour.

«Montrer l’incroyable diversité des femmes créatrices»

«Le plus important, c’est de montrer l’incroyable diversité des femmes créatrices présentes tout au long de l’histoire et qui ont apporté toutes ces contributions majeures à la mode», explique Mellissa Huber, conservatrice associée au Costume Institute. «Nous avons l’ambition de dissiper les stéréotypes selon lesquels les femmes sont plus « pratiques » que les hommes ou qu’elles créent en pensant à elles», au détriment de la créativité, ajoute-t-elle.

Pour les femmes, l’histoire commence dans l’anonymat des ateliers de couture, où elles sont souvent reléguées. Mais plusieurs créatrices françaises s’imposent dès le début du XXe siècle, comme Madeleine Vionnet, Jeanne Lanvin et Gabrielle Chanel. L’entre-deux-guerres en France va même voir le nombre de femmes créatrices dépasser celui des hommes dans la mode, souligne l’exposition.

Nous avons l’ambition de dissiper les stéréotypes

Pour présenter les tenues dessinées par Elsa Schiaparelli, Nina Ricci ou Vivienne Westwood, le Costume Institute du Met a plongé dans ses collections, soit 33 000 pièces qui représentent sept siècles de vêtements. L’exposition, prévue initialement pour 2020, dans le cadre des célébrations autour des 100 ans du suffrage féminin aux États-Unis, a été retardée par la pandémie.

«Women Dressing Women» s’achève sur une note plus politique, en se penchant sur les «absences» ou «omissions» dans «les collections des musées et les canons de la mode». Une question posée par cette robe célébrant les grandes tailles, de la Française Ester Manas. Le fonds impressionnant du Costume Institute sera encore mis en valeur lors de la prochaine grande exposition mode du musée au printemps 2024, où il entend réveiller «ses belles endormies», c’est-à-dire ses pièces les plus rares et fragiles. Un événement attendu, car il coïncide avec un prestigieux rendez-vous annuel, le gala du Met, la célèbre soirée philanthropique où se pressent les stars dans des tenues extravagantes.

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