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[Exposition] Des nouveautés à partager à la Villa Vauban


Rue de village à Koerich de Joseph Kutter (1894-1941). Un toile parmi la soixantaine présentée à la Villa Vauban, témoignant de collections toujours riches et garnies. (Photo : Villa Vauban)

Sous le titre «Espaces d’artistes», la Villa Vauban présente une sélection d’œuvres récemment intégrées aux collections. Réunies avec d’autres, plus anciennes et peu exposées, elles font la part belle aux artistes nationaux.

À travers une bonne soixantaine de toiles et de dessins, cet ensemble, couvrant le XIXe siècle à nos jours, marie les thèmes et les styles sans retenue. Un riche aperçu du travail de Roger Bertemes, disparu il y a dix ans, clôture l’exposition.

Il y a d’abord les peintures de qualité de la collection privée de Tony Lammar (1934-2014). Là-dessus viennent s’ajouter des legs des époux Anders. Dans une volonté de partage, la Villa Vauban expose, depuis le week-end dernier, une soixantaine de toiles et de dessins, du XIXesiècle jusqu’à nos jours. Mieux, «Espaces d’artistes» met en lumière les œuvres d’artistes nationaux de renom, idéal en cette période estivale où les visiteurs viennent principalement de l’étranger. Qu’on se le dise, le nation branding n’a pas de limite…

Deux Luxembourgeois bénéficient ici d’un éclairage plus conséquent. Dès l’entrée, une salle est ainsi exclusivement consacrée à Auguste Trémont (1892-1980), connu pour ses deux lions «cerbères» qui gardent férocement la mairie de la capitale. Ses bêtes, peintes ou sculptées, s’affichent dans des matériaux et formats divers. Le public découvre là certains de ses dessins, que rarement exposés. Plus étonnant encore, entre fauves, singe, éléphant et coqs, ce portait du sculpteur Henri Schmit.

Et ce sont des travaux de Roger Bertemes (1927-2006), disparu il y a dix ans, qui clôturent l’exposition. Une vingtaine de toiles et autant de dessins qui rappellent la donation de deux grands formats faite par la famille de l’artiste, également célébré du côté de l’espace mediArt. Une petite rétrospective qui montre l’évolution de son art vers l’abstraction, l’épuration des lignes et des formes, avec cet accent particulier mis sur la couleur, la matière et le geste, comme le relatent différentes œuvres (Les Baigneuses ou le triptyque Hommage à mes parents).

Les «Iconomaques» à nouveau réunis

Entre ces deux véritables «monuments», d’autres artistes surgissent aussi de cette sélection échevelée, à l’instar de l’inclassable Jean Schaack (1895-1959), assez sensible aux paysages du sud de la France (Saint-Paul de Vence, Calvi) mais tout aussi adroit quand il s’agit de peindre son pays d’origine, comme il l’a fait avec Walferdange, le Rollingen ou encore la Sûre. Les «sécessionnistes» sont aussi de l’invitation, de Joseph Kutter (1894-1941) – et un Rue de village à Koerich – à Nico Klopp (1894-1930), fan de bateaux, en passant par Harry Rabinger (1895-1966).

À cette réunion s’ajoutent un tableau de l’impressionniste Dominique Lang (1874-1919) – Journée de l’aviation à Mondorf – et un autre de Guido Oppenheim (1862-1942), acquis sur le marché de l’art, confirmant ses talents de coloriste qui s’expriment comme dans un écho à l’impressionnisme français. Plus loin, de la première moitié du XXesiècle, on enchaîne sur la seconde, qui relate de la diversité artistique de cette période, entre figuration et abstraction. Trois artistes représentent bien ce tournant, caractérisé par un éloignement volontaire du figuratif, courant jusque-là très répandu.

Un trio cofondateur, justement, du célèbre mouvement des «Iconomaques» en 1954, réunion de peintres avant-gardistes qui annonce l’arrivée de l’art moderne au Luxembourg dans la foulée de la fin de la Seconde Guerre mondiale. Michel Stoffel (1903-1963), Henri Dillenburg (né en 1926) et également Émile Kirscht (1913-1994) se retrouvent ainsi côte à côte à travers des toiles de différents formats, pour un langage pictural qui marie nature morte, symbolisme et formes géométriques.

Grégory Cimatti

Villa Vauban – Luxembourg. Jusqu’au 15 janvier 2017.

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