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Esch-sur-Alzette : le théâtre remonte en scène


Sur scène, une femme et un homme alimentent une turbine avec des objets issus de notre quotidien. (Photo : Didier Sylvestre)

 À l’occasion de la réouverture de l’Escher Theater, les plus jeunes ont pu découvrir, dimanche, une pièce aussi loufoque qu’étonnante.

Cent vingt et un jours après avoir été forcée de baisser le rideau à cause de la crise sanitaire, la scène de l’Escher Theater a repris vie, dimanche, avec Ombres électriques (Florschütz & Döhnert), une pièce sans paroles où un homme et une femme alimentent une machine avec des objets du quotidien.

Aussi étonnante qu’intéressante, la pièce s’articule autour d’une turbine qui tourne grâce à l’action des deux comédiens. Peu à peu, la turbine permet de donner vie à des objets mais surtout à leurs ombres. On oscille entre comique et fantastique. Simple et en même temps complexe de par ses jeux de lumière et des perspectives, un cocktail mettant cette fameuse turbine au centre de l’action. Ses bruits remplacent très largement les paroles et l’on est comme hypnotisé par la rotation de l’engin se nourrissant d’objets. Quarante minutes hors du temps, loufoques, magiques et techniques.

Une répétition générale

Si la pièce est destinée aux plus jeunes, de 4 à 7 ans, les plus grands sauront également être captivés par les jeux d’ombres et de lumière.

Après un peu plus de trois mois, plongé dans le noir, l’Escher Theater a donc rouvert pour accueillir deux spectacles.

Le premier, Ombres électriques sera visible encore jusqu’à mercredi, mais uniquement par les scolaires, tandis que le deuxième, Ma barque vagabonde, sera joué le mardi 14 juillet (voir ci-dessous). Viendra ensuite la coupure d’été en attendant l’ouverture de la saison 2020/2021, le 3 octobre.

Pour cette «première» depuis le confinement de mars, l’Escher Theater a mis en place de nombreuses mesures de sécurité. Petit lavage de main au gel hydroalcoolique à l’entrée en plus du port du masque jusqu’à sa place, l’équipe du théâtre a planché pour respecter les consignes sanitaires en vigueur : une rangée de libre sur deux et entre chaque famille ou spectateur un rayon de deux mètres. Résultat, 51 places disponibles sur plus de 300. «C’est tout de même triste de voir des salles aussi clairsemées», souligne un spectateur en attendant l’ouverture des portes, ou plutôt la procédure de placement.

Aux manettes, plan de la salle en main, Francis Schmit, en charge de la programmation jeunes publics, fait entrer les spectateurs à des places bien précises. L’organisation n’est pas «militaire», mais elle a le mérite de fonctionner, c’est le principal. Et puis, l’important est ailleurs, retrouver le public pour un moment convivial, familial et culturel. «On voulait montrer aux gens que nous sommes toujours là et c’est pour cela que nous voulions rouvrir nos portes avant l’été. C’est aussi un test pour nous et voir comment on doit travailler, ce qui marche, ce qui marche moins avec les nouvelles mesures. C’est tout de même plus confortable de le faire maintenant qu’en octobre à l’ouverture de la saison et où les spectacles vont s’enchaîner», explique Carole Lorang, directrice de l’Escher Theater.

Après 40 minutes de spectacle, le théâtre a pu faire le plein de rires et d’applaudissements en espérant que le public réponde présent pour la dernière séance de la saison – le mardi 14 juillet – et surtout pour la reprise en octobre. «On espère qu’en automne, les règles auront un peu changé et que l’on pourra mettre les spectateurs à 1,5 m les uns des autres au lieu d’un rayon de deux mètres autour d’eux. Si nous devons le faire, nous le ferons, nous avons encore de la chance car nous sommes un théâtre de la Ville et nous ne dépendons pas uniquement des recettes», termine Carole Lorang. Mais il est certain que la situation est sans aucun doute plus difficile pour d’autres théâtres.

Jeremy Zabatta

En musique pour la clôture

Pour marquer la fin de la saison 2019/2020, l’Escher Theater accueillera sur scène, le 14 juillet à 20 h, Sascha Ley et Véronique Nosbaum qui interpréteront Ma barque vagabonde. Création du théâtre, ce concert mettra en valeur deux voix, ordinairement cloisonnées à l’intérieur de deux univers musicaux distincts pour finalement se rencontrer et se métisser. Sascha Ley, familière des hors-pistes musicaux de toutes sortes, retrouvera donc Véronique Nosbaum, soprano de chant baroque et d’opéra. Sur la scène, les deux femmes seront parfaitement accompagnées par la formation Random Trio, qui a fait de la confluence des genres sa marque de fabrique.