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[Documentaire] Abbey Road, l’histoire d’un studio pas comme les autres


Logiquement, les Beatles occupent une place importante dans ce documentaire d'une heure trente. (Photo : disney+)

Depuis plus de 90 ans, Abbey Road est l’un des épicentres de l’industrie de la musique. Sur Disney+, la fille de Paul McCartney raconte le lieu, emblématique à plus d’un titre, dans un film intime rempli de souvenirs et de découvertes.

Un lieu saint de la musique vu par l’héritière d’un dieu de la pop : la riche histoire des studios d’enregistrement londoniens d’Abbey Road est racontée dans un documentaire réalisé par Mary McCartney, la fille de Paul, et diffusé sur Disney+ à partir de vendredi. Ces studios ont été rendus célèbres dans le monde entier – et rebaptisés – par l’album Abbey Road des Beatles en 1969, dont la photo de pochette est passée à la postérité. Elle montre les quatre musiciens, dont Paul McCartney, qui traversent le passage piéton juste en face, dans la rue du même nom.

«J’ai un lien personnel avec ces studios, j’ai grandi en venant ici, nous vivions tout près. J’ai une photo très drôle que j’adore, avec ma mère (NDLR : la photographe Linda Eastman McCartney) qui tient les rênes d’un poney sur le passage piéton», sourit Mary McCartney. On la voit également, toute petite, à quatre pattes sur un tapis, alors que son père répète juste à côté. «Il y a tellement de gens qui viennent à Abbey Road voir le passage piéton mais qui n’entrent pas dans les studios, car c’est toujours un endroit où on travaille beaucoup… Avec ce documentaire, j’ai voulu les emmener à l’intérieur», poursuit la réalisatrice et photographe âgée de 53 ans.

«Le bunker» des Beatles

Logiquement, les Beatles occupent une place importante dans ce documentaire d’une heure trente, intitulé en français Derrière les murs des studios Abbey Road et composé d’interviews d’artistes et d’images d’archives. Il suit d’un peu plus d’un an une autre série documentaire que Disney+ avait consacrée fin 2021 au plus influent groupe de l’histoire, Get Back de Peter Jackson. Abbey Road, situé dans un quartier discret du nord-est de Londres, est devenu «le bunker» des Beatles quand ils ont arrêté les concerts à partir de 1966 car la pression de leurs fans était trop forte, rappelle dans le documentaire Giles Martin, fils de leur génial producteur George Martin.

Chacun raconte une histoire différente, tous les aspects de ce qui fait d’Abbey Road un grand tout

Mais même si les «Fab Four» et leurs expérimentations sonores ont tout particulièrement marqué l’histoire du lieu (ils y ont enregistré 190 de leurs 210 chansons), Mary McCartney a également voulu montrer «tout le reste». Le documentaire rappelle ainsi que les studios sont nonagénaires : créés en 1931 par la maison de disques EMI et à la pointe de la technologie de l’époque, ils étaient d’abord dédiés à la musique classique. Ainsi, le compositeur et chef d’orchestre Edward Elgar (1857-1934) les a étrennés. D’autres grands noms du classique comme la violoncelliste Jacqueline du Pré (1945-87) y ont joué. Plus tard, le lieu sera le témoin de BO de films devenues célèbres (la saga Star Wars, The Lord of the Rings ou encore Harry Potter).

Pause thé et costume-cravate

Pour autant, leur nom reste intimement attaché à la pop et au rock. Outre Paul McCartney et l’autre Beatle encore en vie, le batteur Ringo Starr – «sans ce lieu, on aurait seulement enregistré trois albums!», lâche-t-il dans un rire –, nombre de stars témoignent dans le documentaire : en premier lieu, Elton John, qui évoque un «endroit chargé d’histoire». «Quand on y entre, ça a quelque chose de sacré. Il y avait comme une odeur de peur. Je me disais : « est ce que je vais me planter? »» On y retrouve aussi les frères ennemis d’Oasis, Liam et Noel Gallagher, le compositeur de musiques de films John Williams, Jimmy Page (Led Zeppelin) ou la jeune chanteuse Celeste.

«Chacun raconte une histoire différente, tous les aspects de ce qui fait d’Abbey Road un grand tout», estime Mary McCartney, en soulignant «la magie» du lieu. Ainsi, Roger Waters et David Gilmour racontent comment leur groupe, Pink Floyd, y a trouvé toutes les richesses tech­niques pour accoucher notamment de The Dark Side of the Moon. Ce qui fait dire au guitariste Nile Rodgers (Chic) : «Un tas de grands disques ont été enregistrés ici. Personne ne peut croire que c’est un simple hasard.» Mélange de tradition «british» (la fameuse pause thé, le port du costume-cravate chez certains ingénieurs du son) et de modernité, Abbey Road garde toujours un parfum de mystère. Le titre en anglais du documentaire est d’ailleurs plus évocateur que son équivalent en français : If These Walls Could Sing («Si ces murs pouvaient chanter»).

If These Walls Could Sing, de Mary McCartney. Dès vendredi sur Disney+.

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