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Dix-neuf heures à Vienne avec l’OPL


Près de 1 700 mélomanes viennois s'étaient donné rendez-vous au Wiener Konzerthaus pour écouter l'OPL. (Photo : Lukas Beck)

L’Orchestre philharmonique du Luxembourg était au Konzerthaus de Vienne, dimanche dernier, pour un concert exceptionnel. Le Quotidien a accompagné l’OPL dans ce voyage. Reportage.

La date était difficile. Mais ni le long week-end (jeudi était férié en Autriche), ni la concurrence directe du Wiener Staatsoper, distant de quelques centaines de mètres seulement et qui proposait Le Crépuscule des dieux de Richard Wagner, ni une température dépassant les 30°C donnant plus envie de se prélasser sur les bords du Danube que de s’enfermer entre quatre murs, n’ont empêché le succès de cette soirée.

L’OPL a en effet joué presque à guichets fermés dans la grande salle du Wiener Konzerthaus, maison dirigée désormais par l’ancien directeur général de la Philharmonie Luxembourg, Matthias Naske.

Le rendez-vous était donné devant la Philharmonie, dimanche à 9 h. Le retour au Findel, lui, s’est fait lundi à 11 h 25. Autant dire que le voyage à Vienne était un déplacement express.

À peine le temps d’arriver dans la capitale autrichienne, de poser ses affaires à l’hôtel, de faire un tour du quartier, de se rafraîchir un peu – la chaleur de l’après-midi était vraiment étouffante – et voilà qu’il était déjà temps de prendre place dans la grande salle du Wiener Konzerthaus.

Le lieu est aussi imposant (1 865 places très exactement et un volume hors du commun) que magnifique, avec ses dorures, ses colonnes et ses fauteuils surannés. Imposant aussi par ses 102 ans d’histoire : il a été inauguré le 19 octobre 1913 par, excusez du peu, un certain Richard Strauss, qui composa son Prélude solennel op. 61 pour l’occasion.

Pas de quoi effrayer les 98 musiciens de l’OPL. Mais pas de quoi les laisser insensibles non plus. Le Konzerthaus ne les laisse pas indifférents, et Vienne, ville dans laquelle l’orchestre n’avait plus joué depuis 1998 et qui est considérée par beaucoup comme la Mecque de la musique classique, encore moins.

«Jouer à Vienne c’est toujours un peu particulier», répètent, ci et là, les musiciens. «C’est très bien pour l’OPL de venir jouer ici», note pour sa part la violoniste Irène Chatzisavas. «C’est un peu stressant, car on quitte notre quotidien, on joue dans une grande salle à l’étranger et devant un public qui, a priori, est plus connaisseur qu’ailleurs. Et puis, on vient pour y jouer de la musique viennoise. Mais ça va, ce sont autant de motivations supplémentaires.»

Le programme était exactement le même que celui proposé deux jours plus tôt à la Philharmonie : Passacaglia d’Anton Webern, les Kindertotenlieder de Gustav Mahler, puis, après l’entracte, Also sprach Zarathustra de Richard Strauss. Un programme en miroir avec une fin tout en douceur qui fait écho à la finesse du tout début. Un programme aussi qui a permis à l’OPL de montrer toute l’étendue de son talent entre délicatesse et puissance.

Un public averti et conquis

Et le public, alors, il en a pensé quoi? Sérieux et concentré pendant tout le concert, il a réservé à l’orchestre, à son chef, Emmanuel Krivine, et au baryton allemand Matthias Goerne – venu chanter Mahler – des applaudissements longs et nourris. «Le début du programme était un petit peu enquiquinant, notent pourtant Michel et Gisèle Gaud, couple d’anciens musiciens genevois en vacances à Vienne et bien décidés à profiter de tout ce que la capitale autrichienne a à offrir à des mélomanes comme eux.

Par contre, la seconde partie était formidable», ajoutent-ils tout de go. Venus écouter l’OPL grâce au hasard du calendrier, ils sont ressortis du concert emplis d’admiration. «L’orchestre était vraiment super», concluent-ils, ravis.

Bref, l’OPL a marqué les esprits. A porté haut ses propres couleurs et celles du Grand-Duché qu’il représente inévitablement (malgré la présence de seulement cinq musiciens grand-ducaux en son sein). Le déplacement, le dernier avec Emmanuel Krivine en tant que chef titulaire, aura donc rempli toutes les attentes.

Reste que la saison 2015/2016 s’annonce plutôt sédentaire pour l’OPL. Pas de tournée de prévue et seulement quelques déplacements rapides. «C’est bien, assure Patrick Coljon, le représentant de l’orchestre, c’est important pour permettre au nouveau chef titulaire de prendre ses marques, de bien préparer ses programmes, de voir les aménagements qu’il voudrait faire…» En attendant l’arrivée du nouveau directeur musical, Gustavo Gimeno, l’OPL donnera un dernier concert cette saison, le 3 juillet, à l’occasion des dix ans de la Philharmonie.

De notre envoyé spécial à Vienne Pablo Chimienti

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