Des ventes record de son produit vedette, l’iPhone, ont offert mardi à Apple un bénéfice trimestriel historique de plus de 18 milliards de dollars.
L’iPhone, boosté par l’engouement en Chine, représente désormais plus de deux tiers (68%) du chiffre d’affaires d’Apple. (Photos : AFP)
Dans la cascade de chiffres vertigineux dévoilés mardi, Apple a également annoncé avoir vendu son milliardième appareil fonctionnant avec le système d’exploitation mobile iOS.
Le groupe californien, qui va commercialiser à partir d’avril sa montre intelligente, l’Apple Watch, a vendu un nombre record de 74,5 millions d’exemplaires d’iPhone lors des trois mois de fin d’année correspondant au premier trimestre de son exercice décalé 2014/2015. C’est au-delà des espérances des marchés financiers qui oscillaient entre 64,5 et 67 millions d’unités.
L’iPhone, boosté par l’engouement en Chine, représente désormais plus de deux tiers (68%) du chiffre d’affaires d’Apple. Cet enthousiasme s’est traduit par un bond de 37,9% à 18,02 milliards de dollars de bénéfice net, soit le plus gros trimestre pour une entreprise. Le record aux Etats-Unis était détenu jusqu’ici par la major pétrolière ExxonMobil, qui avait gagné 15,9 milliards de dollars sur le deuxième trimestre de 2012, selon l’agence de notation Standard & Poor’s. Dans le monde, le russe Gazprom avait engrangé un bénéfice net de plus de 16 milliards de dollars au premier trimestre 2011.
« La demande pour l’iPhone est impressionnante et surprenante », observe le patron Tim Cook, ajoutant qu’il est difficile d’expliquer de tels volumes. A Wall Street, le titre bondissait de 5,55% à 115,20 dollars vers 00h45 GMT dans les échanges électroniques suivant la clôture de la séance de mardi.
Apple a séduit les consommateurs et conquis de nouveaux clients, avec ses nouveaux iPhone 6 et 6 Plus, un élargissement de gamme lui permettant de rivaliser avec son principal concurrent, le sud-coréen Samsung, conviennent les analystes. C’est en Chine (Hong Kong et Taïwan inclus) que la demande croît le plus vite. Le groupe informatique, qui y a noué un partenariat avec China Mobile, le plus gros opérateur du monde, y a vu ses recettes augmenter de 70% en un an. « Il est clair que l’appétit pour les nouveaux iPhones d’Apple est sans précédent en Chine, où le groupe a du mal à répondre à la demande », remarque Brian White, analyste chez Cantor Fiztgerald. Selon la banque UBS, l’Empire du Milieu comptait pour plus d’un tiers (36%) des ventes d’iPhone au dernier trimestre contre quasiment un quart (24%) aux Etats-Unis, devenant ainsi le premier débouché du groupe.
Apple n’a pas détaillé ses ventes par pays ni par modèle d’iPhone.
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Les ventes des ordinateurs Macintosh ont, elles, bondi de 14% sur un an à 5,51 millions d’unités, un record, tandis que celles des tablettes électroniques iPad, dont le design a été revisité pour les rendre plus légères, ont baissé de 17,8% sur un an, à 21,41 millions d’unités.
« A long terme, l’iPad reste un segment important », défend Tim Cook, qui espère une relance de la tablette grâce au partenariat avec IBM, dont l’objectif est de séduire les entreprises en leur proposant des applications spécifiques.
Tous produits confondus, le chiffre d’affaires d’Apple s’élève à 74,6 milliards de dollars, en hausse de 29,5% sur un an. Les analystes attendaient en moyenne 67,69 milliards de dollars, tandis qu’Apple avait avancé en octobre une fourchette comprise entre 63,5 et 66,5 milliards de dollars. La marge a été considérablement améliorée à 39,9%, contre 37,9% il y a un an, grâce à l’augmentation du prix moyen de l’iPhone, passé de 637 dollars l’unité à 687 dollars, soit une hausse de 7,8%.
Pour le trimestre en cours, Apple table sur des recettes comprises entre 52 et 55 milliards de dollars. Les marchés espèrent 53,79 milliards de dollars du fait de l’arrivée de nouveaux produits prometteurs comme la montre connectée Apple Watch.
Cette montre intelligente, premier produit « révolutionnaire » lancé sous la férule de Tim Cook, sera commercialisée à partir du mois d’avril au lieu de « début 2015 ». Elle est censée donner un coup de fouet au marché de l’électronique en « prêt-à-porter », c’est-à-dire intégrée à des vêtements ou des accessoires comme lunettes, bracelets et montres. Plusieurs fabricants dont Samsung ont déjà sorti des modèles.
L’adoption du service de paiement électronique Apple Pay pourrait aussi contribuer à la rentabilité, d’autant que c’est un marché qui devrait peser dans les 118 milliards de dollars d’ici à 2018 contre 3,5 milliards l’an dernier, selon le cabinet eMarketer.
Apple est toutefois confronté à la cherté du dollar, qui pourrait entamer sa rentabilité et ses marges dans les prochains mois, a-t-il prévenu. Pour y faire face, le groupe a déjà augmenté ses prix en Russie et le coût des applications et logiciels au Canada et en Europe.
AFP
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